La décision a été prise en 48 heures. Reçue mercredi matin par le parquet de Paris, la plainte de Tristane Banon contre DSK a été examinée par les services du procureur de la république.
Sans surprise, Jean Claude Marin a choisi l’ouverture d’une enquête préliminaire.
Il était évident que le magistrat ne pouvait pas faire le choix de classer sans suite cette procédure. Cela aurait automatiquement déclenché un tollé sur le plan judiciaire et politique.
Il apparaissait peu probable qu’il décide d’ouvrir une information judiciaire qui aurait été confiée à un juge d’instruction. Une telle décision aurait été un authentique coup de tonnerre dans le paysage politique français. Elle aurait certainement perturbée les services du procureur de New York dans sa propre enquête.
L’ouverture d’une enquête préliminaire est donc une solution médiane. C’est une procédure qui a plutôt les faveurs du parquet de Paris.
D’autres procureurs agissent différemment. Ainsi à Evry, c’est la saisine d’un juge d’instruction qui a été privilégié dans les faits reprochés à Georges Tron, l’ex secrétaire d’Etat à la Fonction publique. Ce dernier a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.
A Paris, l’enquête est confiée à la Brigade de répression de la délinquance sur la personne.
Les policiers vont entendre la plaignante, son entourage, d’éventuels témoins qui auraient été au courant de ces faits. Ils vont examiner les éléments qui accréditent ses accusations. Huit ans après les faits supposés, la tâche des enquêteurs est difficile.
Il restera à régler le problème de l’audition de Dominique Strauss-Kahn. Des policiers français iront-ils l’entendre à New-York en présence d’homologues américains ? Le parquet de Paris choisira-t-il d’attendre son retour sur le territoire français ?
Un dossier qui ne sera peut-être pas suivi par Jean-Claude Marin. Celui-ci est le candidat du ministère de la justice pour succéder à Jean-Louis Nadal au poste de procureur général près la cour de cassation. Le CSM doit émettre un avis dans les semaines qui viennent. Michel Mercier s’est engagé à le suivre.
Si Jean Claude Marin est nommé, il faudra lui trouver un successeur à qui reviendra la lourde tâche de gérer le dossier français de Dominique Strauss-Kahn.