Hier matin dans les locaux de la Maison du barreau de Paris, juste en face du palais de justice, les 3 arbitres du tribunal ont retrouvé les avocats de Bernard Tapie et du CDR, structure chargée de régler les actifs du Crédit Lyonnais. Quinze jours après avoir fixé le montant du à l'ex-homme d'affaires, le tour de table devait permettre d'affiner la somme, en tenant compte des intérêts , de la fiscalité, des frais de procédure depuis 14 ans afin de clore le litige entre les deux parties. La réunion a tourné court. L'administration fiscale devra de son coté sortir sa calculette et ce que doit encore Bernard Tapie à ses créanciers et ce qui lui restera ne sera connu qu'en septembre.
En attendant, l'affaire Tapie s'est une nouvelle fois transportée sur le terrain politique. François Bayrou, dans le Monde daté du samedi 26 juillet, revient une nouvelle fois à la charge en s'en prenant d'abord aux plus hautes autorités de l'Etat. En réponse l'ancien Ministre de la Ville de François Mitterrand qualifie le Président du Modem de "Le Pen propre" et rappelle que le responsable de tous ses maux financiers et judiciaires n'est autre que Jean Peyrelevade, ancien patron du Crédit Lyonnais et aujourd'hui un des derniers soutiens de François Bayrou. La Commission des Finances de l'Assemblée Nationale s'est auto-saisi du dossier et annonce des auditions dès la rentrée de septembre. Jean Marc Ayrault demande à Christine Lagarde des explications sur son intervention pour que la voie judiciaire soit abandonnée au profit du tribunal arbitral. Enfin, le Ministère de l'Economie et des Finances se donne le week-end pour réfléchir sur l'opportunité d'intenter un recours contre la procédure qu'il a lui même inspiré......
En fait, vous l'avez compris le feuilleton Tapie continue.
Ce blog, lançé très récemment, va s'interrompre pour prendre lui aussi un peu de vacances.
Je vous donne rendez-vous début septembre. L'actualité judiciaire reprenant alors son rythme de croisière, nos retrouvailles en ligne seront, je l'espère, plus fréquentes.
Des procès sont déjà inscrits sur l'agenda judiciaire de la saison prochaine. Celui du braqueur Antonio Ferrara pour son évasion spectaculaire de Fresnes en mars 2003. Parmi ses 21 co-accusés, figure un avocat parisien, Me Karim Achaoui victime récemment d'une tentative d'assassinat à la sortie de son cabinet. Début octobre, débutera le procès fleuve de l'affaire des ventes d'armes en Angola. 42 prévenus parmi lesquels Charles Pasqua, Jean Christophe Mitterrand, Paul Loup Sulitzer, Pierre Falcone, le magistrat ex-député Georges Fenech, l'ex préfet Jean Charles Marchiani actuellement détenu pour autre cause. Un authentique inventaire à la Prévert pour des audiences qui iront jusqu'au mois de mars. Jean Tibéri sera jugé avec son épouse en janvier pour les faux électeurs du V ème arrondissement. Yvan Colonna fera face à nouveau à Me Erignac en février 2009. Toulouse verra s'ouvir pour 4 mois dans un entrepot le procès de la catastrophe de l'usine AZF qui a fait 30 morts en 2001. Enfin, Youssouf Fofana et son "gang des barbares" devront répondre devant les assises des mineurs de la mort d'Ilan Halimi.
Nos lectures nous emmeneront aussi vers les nouveautés législatives conconctées par le Ministère de la Justice. Nous vivrons enfin ensemble les rebondissements qui constituent le quotidien de la chronique judiciaire.
D'ici là, portez vous bien.