C’est un communiqué officiel du FN qui date du 13 avril 2015. Jean-Marie Le Pen y annonce qu’il renonce à sa candidature de chef de file en région PACA, pour les régionales de décembre. Pour la première fois dans l’histoire du Front national, l’ancien président du parti revient sur une décision, sous la pression de sa fille et de son entourage. Une prise de position saluée par le Front national. Jean-Marie Le Pen pense-t-il, de ce fait, éviter l’exclusion du FN ?
Le président d’honneur du FN ne revient aucunement sur la nature de ses propos parus dans Rivarol ou entendus, notamment sur la chaîne BFMTV. Il approuve la candidature de sa petite fille et remercie, pour son soutien, son « ami » Bruno Gollnisch… qui, lui aussi, présente sa candidature à la présidence de la région PACA.
Gollnisch - Le Pen : deux noms souvent associés dans l’histoire du FN... L’ancien numéro deux du FN se sera confrontée aux trois générations Le Pen : le grand-père, la fille - notamment pour l’accession à la présidence du FN en 2011 - et, aujourd’hui, la petite fille.
Né en 1950, Bruno Gollnisch entre au FN en 1984. Il est conseiller régional de Rhône-Alpes depuis 1986 et député européen depuis 1989. Il a été secrétaire et délégué général du FN ainsi que son vice-président. Considéré longtemps comme le successeur naturel, l’héritier politique de Jean-Marie Le Pen, il représente l’extrême droite radicale traditionnelle, la ligne dure du FN.
Marion Maréchal Le Pen refuse le ticket Gollnisch. « Qu'on le veuille ou non, explique-t-elle, en termes d'image, il incarne le Front d'une certaine époque, qui me semble un peu révolue. Du fait de mon jeune âge, j'espère incarner la génération qui vient et le renouveau. Je ne me reconnais pas dans sa ligne, même si je sais que l'on nous met souvent dans le même lot mais c'est un raccourci grossier et faux. Moi, je suis clairement dans le Front national de Marine Le Pen (lefigaro.fr, 13 avril 2015) ».
Le 17 avril, Marion Maréchal Le Pen devrait voir sa candidature validée par le Bureau politique du FN. De nouveau, un des plus fidèles partisans de Jean-Marie Le Pen devrait être évincé. L’histoire du FN, c’est l’histoire de ses rendez-vous manqués. Bruno Gollnisch, m’expliquait Louis Aliot en 2013, est un « hésitant. Il a une vraie admiration pour Le Pen et ne s’est jamais opposé à lui ».