Discours sur l'état de l'Union : des invités symboliques

Ce soir, Donald Trump prononcera au Capitole son troisième discours sur l'état de l'Union. A cette occasion, le président, Melania Trump ainsi que les 535 membres du Congrès ont choisi des invités pour les accompagner. Des invités symboliques, qui reflètent chacun les désunions qui fracturent la société américaine. 

C'est l'une des traditions du discours sur l'état de l'Union que prononce chaque année le président américain devant le Congrès : le couple présidentiel et les 535 parlementaires peuvent choisir des invités pour les accompagner. Pour le président, les élus du Sénat (100) et ceux de la Chambre des représentants (435), c'est l'occasion d'attirer l'attention sur des causes qui leur tiennent à cœur.

Dans un contexte conflictuel marqué par la reprise de la Chambre des Représentants par le démocrates lors des élections de mi-mandat en novembre dernier et au lendemain d'un shutdown causé par d'importants désaccords quant au financement du mur à la frontière avec le Mexique, les invités du discours sur l'état de l'Union ont une portée hautement symbolique.

Joshua Trump, un collégien de 11 ans harcelé en raison de son nom de famille, sera l'invité du président 

Joshua Trump a 11 ans, il est élève de sixième dans un collège de Wilmington, dans l'État du Delaware. Sans lien de parenté avec Donald Trump, il sera pourtant son invité ce soir, au Capitole. L'an dernier, l'adolescent faisait la Une des journaux après que ses parents aient révélé le harcèlement dont leur fils était alors victime. « Les autres élèves le maudissent, ils le traitent d’idiot », a déclaré sa mère, Megan Trump Berto. « Joshua dit qu'il se déteste et qu'il déteste son nom de famille. Il se sent toujours triste et ne veut plus vivre comme ça » avait-t-elle continué.

Melania Trump a fait de la lutte contre le harcèlement l'une de ses principales priorités à la Maison Blanche. En mai 2018, la première lançait « Be Best », une grande campagne de lutte contre notamment le cyberharcèlement. Mais beaucoup ont souligné le décalage entre son travail et les propos son mari, qui emploie régulièrement une rhétorique acerbe et de fréquentes attaques verbales contre ses détracteurs.

Parmi les autres invités du couple Trump figurent Grace Eline, une enfant à qui on a diagnostiqué une tumeur au cerveau à l’âge de 9 ans; Judah Samet, un survivant de l'Holocauste présent lors de la fusillade dans la synagogue Tree of Life de Pittsburgh; Ashley Evans, une toxicomane en sevrage suite à de longues années d'addiction aux opioïdes; Elvin Hernandez, agent spécial du département de la Sécurité intérieure chargé de la traite des êtres humains; Et enfin Debra Bissell, Heather Armstrong et Madison Armstrong, membres de la famille d’un couple du Nevada qui, selon les autorités, ont été tués par un immigrant sans papiers.

Le débat sur l'immigration en première ligne 

Jimmy Gomez, représentant démocrate de Californie, viendra quant à lui accompagné de Sandra Diaz, une ancienne immigrée sans papiers qui a travaillé pendant plusieurs années au Trump National Golf Club de Bedminster, dans le New Jersey.

Le sénateur démocrate de l'Oregon Jeff Merkley, assistera au Discours en présence d'Albertina Contreras Teletor et Yakelin Garcia Contreras, une mère et sa fille séparées à la frontière mexicaine pendant deux mois. Yakelin fête justement ses 12 ans aujourd'hui. Jeff Merkley a expliqué vouloir « souligner la souffrance causée par la politique d'immigration du président ».

Côté républicain, le représentant du Texas, Chip Roy, a invité Brandon Judd, président du National Border Patrol Council. Donald Trump avait remercié Brandon Judd sur Twitter en janvier dernier, pour son soutien apporté à la construction d'un mur le long de la frontière sud.

Les sénateurs du Tennessee Marsha Blackburn et Tim Burchett seront accompagnés des parents de Pierce Corcoran, 22 ans, décédé dans un accident de voiture en décembre 2018. Le conducteur d'en face était un immigré sans papiers, accusé d'homicide involontaire et de conduite sans permis ni assurance. « La présence des parents de Pierce au Capitole nous rappelle notre devoir de mettre le peuple américain en sécurité », explique Marsha Blackburn.

Des fonctionnaires affectés par le Shutdown 

La récente paralysie partielle du gouvernement a incité de nombreux élus démocrates à inviter des travailleurs fédéraux touchés par le plus long Shutdown de l’histoire des États-Unis. C'est notamment le cas des sénateurs Chris Van Hollen du Maryland et Elizabeth Warren du Massachusetts. « Il est temps d'envoyer un message au président Trump et aux républicains du Sénat : les employés fédéraux et contractuels sont la colonne vertébrale de notre économie et leurs moyens de subsistance ne doivent jamais être utilisés comme des pions dans les jeux politiques républicains » a déclaré Elizabeth Warren, qui s'est lancée le 31 décembre dernier dans la course à la présidentielle.

Nancy Pelosi, Présidente démocrate de la Chambre des Représentants, a invité le chef José Andrès, dont l'initiative avait fait grand bruit à Washington mi-janvier : ses brigades ont servi gratuitement des repas chauds aux fonctionnaires durant toute la durée du Shutdown.

Chip Somodevilla/Getty Images

La sénatrice démocrate de Californie Kamala Harris, également lancée dans la course, sera accompagnée de Trisha Pesiri-Dybvik, une spécialiste du contrôle du trafic aérien qui avait perdu sa maison lors d'un incendie en 2017, également affectée par le récent Shutdown.

Des victimes d'agressions sexuelles et des militaires transgenres 

Étoile montante du clan républicain, la Représentante star de l'État de New-York Alexandria Ocasio-Cortez assistera au discours accompagnée d'Ana Maria Archila, survivante d'une agression sexuelle qui avait confronté le sénateur républicain Jeff Flake, juste après que ce dernier ait annoncé soutenir la nomination à la Cour suprême du juge ultra-conservateur Brett Kavanaugh. Ce dernier avait refusé de répondre. La vidéo, capturée par les caméras de télévision, est rapidement devenuE virale. Elle n'a pourtant pas empêché la confirmation du juge.

Enfin, une partie des élus démocrates s'unie contre la politique transphobe menée dans l'Armée par l'Administration Trump. La sénatrice et candidate à la présidentielle Kirsten Gillibrand, ainsi que le représentant Chris Pappas seront tous deux accompagnés de militaires transgenres, premières victimes de la récente décision prise par la Cour Suprême d'interdire toute recrue transgenre au sein de l'Armée américaine.

La première sera en présence du Lieutenant Blake Dremann, premier membre ouvertement transgenre à être promu à ce grade. Le second se tiendra aux côté de Tavion Dignard, un homme transgenre et ancien Marines à la retraite. « Nier aux Américains transgenres leur droit de servir ce pays est une honte » a déclaré Chris Pappas. «Ils méritent un traitement égal face à leur gouvernement et face à la loi ». Deb Haaland, l'une des deux premières amérindiennes élues au Congrès, a quant à elle convié Mara Keisling, directrice exécutive du Centre National pour l'égalité des personnes Transgenres.

Shutdown : 800 000 fonctionnaires sans salaire

Donald Trump s'est rendu jeudi 10 janvier à la frontière mexicaine pour défendre son projet de mur, alors que 800 000 fonctionnaires fédéraux sont au chômage technique. Comment font-ils ?

À Washington, les bureaux des administrations sont vides et les fonctionnaires, dans la rue. Jeudi 10 janvier, d'inhabituelles manifestations rassemblaient des agents fédéraux. À cause du shutdown, ils ont été renvoyés chez eux. Au chômage technique et sans salaire depuis 20 jours, un fonctionnaire de l'aviation civile confie que sa vie quotidienne se complique : "On a dû réduire les courses de nourritures, d'essence, de fournitures scolaires. Toutes les dépenses".

Une société américaine sans concession

Pour d'autres fonctionnaires, la situation est encore plus rageante et inquiétante : Dennis Stevenson est gardien de prison. Il fait partie des fonctionnaires indispensables et est donc obligé d'aller travailler sans être payé. Faute de salaire, il n'a pas pu payer un mois de loyer et dans une société américaine sans concession, il a reçu une menace d'expulsion.

"En plein blocage et pour accentuer la pression, Donald Trump a annoncé qu'il ne se rendrait pas au forum de Davos fin janvier. Il a réitéré sa menace de décréter l'état d'urgence pour faire financer et construire le mur par l'armée américaine", précise le journaliste Loïc de la Mornais depuis Washington.

Shutdown : Les fonctionnaires victimes de la paralysie

Donald Trump reste ferme sur son projet de mur avec le Mexique et la paralysie administrative perdure aux USA. Ses conséquences commencent à devenir très concrètes et même dramatiques : dans les parc nationaux qui sont moins surveillés, on déplore trois décès.

Washington vit au ralenti. Les rues de la capitale sont inhabituellement calme. Les agences fédérales, nombreuses ici, sont vides. Barbara Chapman n'est plus payée depuis 15 jours. Employée du ministère des Affaires étrangères, elle conduit désormais sa voiture en tant que chauffeur privé pour se faire un salaire : 2 400 $, soit 2 000 €, à peine compensés par un autre job. Barbara Chapman en veut à Donald Trump et aux Démocrates.

Trois morts dans des parcs

Le 11 janvier, comme deux fois par mois le vendredi, c'est jour de paye aux États-Unis. À la télévision, les fonctionnaires disent leur angoisse. Ce couple employé des zoos et forêts de l'Oregon est au chômage, quand cette inspectrice des impôts de New York se serre la ceinture. Dans les aéroports américains, les agents de sécurité travaillent sans être payés. 800 000 fonctionnaires pris au piège des batailles politiques. Même les grands parcs américains sont touchés : 3 morts dans des accidents. Faute de personnel, ils ferment. À Washington, les poubelles ne sont plus ramassées tous les jours. Ces fonctionnaires ont elles, choisi de tricoter en attendant que la crise se dénoue. Elle dure depuis 20 jours, un record.

À voir aussi : Washington : Un record historique pour le shutdown

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Mur entre les États-Unis et le Mexique : démêler le vrai du faux dans les affirmations de Donald Trump

Ce mardi 8 janvier, Donald Trump s'est exprimé et a maintenu sa position concernant l'importance de la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique. C'est ce projet qui plonge les États-Unis dans une paralysie partielle des administrations (Shutdown) et qui bloque le pays depuis déjà dix-huit jours. Donald Trump tient ses opposants démocrates responsables de ce qu'il qualifie de crise migratoire et sécuritaire à la frontière. La construction du mur au sud a été un argument fort pendant toute la campagne et c'est pour cela qu'il ne veut pas l'abandonner. Les États-Unis font-ils face à une situation inédite à la frontière ?

Y-a-t-il une crise humanitaire à la frontière mexicaine ?

Oui. Mais cette crise se situe essentiellement côté mexicain, et surtout à Tijuana (et non à San Diego en Californie). Les caravanes, composées d'environ 8 000 personnes, se sont retrouvées bloquées au Mexique. Du côté américain, on peut parler de crise concernant la situation des mineurs dans le centres d'hébergement. Uniquement pour le mois de novembre, 5 200 enfants ont été arretés à la frontière. La présence de familles et de femmes est en augmentation parmi les personnes traversant la frontière. En 1995, les femmes venant du Salvador représentaient 25% des migrants de ce pays. En 2017, ce chiffre atteignait 48%.

Aujourd'hui, 14 000 mineurs sont détenus dans des centres aux États-Unis, et ce chiffre n'a jamais été aussi important. Les conditions de vie y sont souvent remises en question notamment à la suite de deux décès d'enfants, venus du Guatemala.

Selon Donald Trump, les États-Unis font face à "une invasion". Mais que disent les chiffres?

C’est faux. Les chiffres donnés par le service de protection à la frontière montrent que l'immigration illégale a chuté en presque 20 ans. En 2000, sous la présidence de Bill Clinton, environ 1,64 millions de personnes ont été appréhendées à la frontière, essayant d'entrer dans le pays de manière illégale. En 2017, ce chiffre est tombé à 303 916 personnes. Entre les années 2000 et aujourd'hui, 1300 kilomètres de barrière ont été construits, des caméras ainsi qu'une surveillance électronique plus développée. Cela a contribué à dissuader beaucoup de personnes migrantes de traverser illégalement.

Mais Donald Trump a raison sur un point : il y a désormais plus de personnes qui entrent légalement sur le territoire avec un visa et qui décident de rester dans le pays une fois la date d'expiration du visa dépassée. En 2000, 303 916 personnes sont restées aux États-Unis une fois leur visa expiré. En 2017, ils étaient près du double, passant à 701 900.

Selon la Maison Blanche, ces migrants entrés illégalement mettent la sécurité du pays en danger.

Pour le Président américain et les membres de la Maison-Blanche notamment Sarah Sanders, 4 000 terroristes étrangers auraient été arrêtés aux frontières terrestres. C'est faux. L'année dernière, six personnes de nationalité étrangère ont été arretées dans les aéroports américains et non aux frontières terrestres.

De plus, Donald Trump martèle que 17 000 migrants illégaux, auteurs de « crimes », ont tenté de passer la frontière l’an dernier. Or, parmi ces 17 000 "criminels", 46% sont en rélité accusés d’entrée illégale sur le territoire. Le président fait alors l'amalgame entre immigration et criminalité, ce que les chiffres en démontrent en aucun cas.

Voici pour les chiffres. Mais il relève finalement de l'opinion publique de penser que cette immigration illégale est encore trop importante. Après tout, la construction du mur était la grande promesse de campagne de Donald Trump, démocratiquement élu.

Les cinq démocrates à suivre de très près avant 2020

Ce jeudi 3 janvier sonnait l'heure de la rentrée pour les parlementaires américains. Face à un Sénat majoritairement républicain, les démocrates ont pris possession de la Chambre des représentants. Pour les deux années à venir, ils y détiennent désormais 235 sièges, contre 199 pour les républicains. Ce renversement du pouvoir contre Donald Trump redonne de l'espoir au parti, après la défaite cinglante d'Hillary Clinton en 2016. Les Midterms de novembre dernier ont entre autre permis l'émergence d'une nouvelle génération de leaders. À six mois du premier débat des primaires, une seule question est sur toutes les lèvres : Qui sont les personnalités démocrates à suivre de près dans la course présidentielle vers 2020 ?

Elizabeth Warren : première membre du parti à officialiser sa candidature 

C'était le 31 décembre dernier : la première membre du parti démocrate annonçait son entrée dans la course à la présidentielle, dans un clip de campagne dévoilé sur Twitter. Elizabeth Ann Warren est l'actuelle sénatrice du Massachusetts, poste qu'elle occupe depuis 2013, devenant alors la première femme sénatrice de cet État de la côte Est. À L'issue des Midterms de novembre dernier, face au républicain Geoff Diehl, elle était réélue haut la main.

Pourtant, Donald Trump a longtemps accusé Elizabeth Warren d'avoir menti sur ses origines pour faire avancer sa carrière en se présentant comme issue d'une minorité. Alors, en octobre dernier, elle publiait un test ADN "prouvant" ses origines amérindiennes, après avoir été l'objet des moqueries du président, qui la surnommait alors « Pocahontas »Selon l'analyse ADN effectuée par un professeur de l'université de Stanford, bien que "la grande majorité" des ancêtres de la sénatrice soit issue d'Europe, les résultats font état de « fortes preuves de l'existence d'ancêtres amérindiens", "remontant à une période comprise entre six et dix générations »

Elizabeth Warren a toutes les cartes en main pour devenir une star du parti. Ancienne conseillère spéciale au sein du Bureau de la protection financière des consommateurs, présidée par Barack Obama, elle semble être actuellement la seule candidate assez populaire pour succéder à Hillary Clinton. Elle rappelle régulièrement qu'il serait temps que l'Amérique se montre prête à élire une femme dans le bureau ovale. Après la confirmation de Brett Kavanaugh au poste de juge à la Cour Suprême, Warren déclarait : « J'ai vu des hommes puissants aider un homme puissant à occuper une position encore plus puissante ». Pourtant, comme Joe Biden et Bernie Sanders, son âge pourrait être un obstacle de taille pour les démocrates, qui appellent à un changement de génération : elle fêtera ses 70 ans le 22 juin prochain.

Beto O'Rourke : leader d'une nouvelle génération ? 

Il a été la révélation des élections de mi-mandat. Beto O'Rourke, 46 ans, a incarné tous les espoirs d'une nouvelle génération de démocrates. Dans son État du Texas, bastion historiquement républicain, il est sorti vaincu face à Ted cruz, le sénateur sortant. Pourtant, il se murmure que « le nouveau Obama », comme surnommé pendant toute la campagne, soit toujours dans la course vers Washington.

En fervent progressiste, Beto O'Rourke a entre autre défendu la légalisation de la marijuana au Texas, et caractérisé l'accès aux soins de santé comme étant « un droit humain fondamental, et non un privilège ». En tant que membre du Congrès, il a vivement critiqué l'approche de Donald Trump en matière d'immigration, en particulier suite à la politique de tolérance zéro, ayant abouti à la séparation de milliers de familles migrantes à la frontière américano-mexicaine.

Hier, Martin O'Malley, ancien gouverneur du Maryland et candidat à la primaire démocrate de 2016, annonçait publiquement son soutient au Texan pour 2020 : « Parce qu'il vient du Texas, Beto O'Rourke comprend que le symbole de notre pays n'est pas un mur de barbelés, mais la Statue de la Liberté ». 

Joe Biden : un ancien vice-président en tête des sondages 

Joe Biden serait sur le point d'annoncer sa candidature à la présidence, et une chose est sûre : si l'information est confirmée, l'ancien vice-président sera le candidat en lice plus solide pour 2020. Colistier de Barack Obama en 2008, il est élu vice-président des États-Unis le 4 novembre 2008, avant d'honorer un second mandat à ce poste après la réélection d'Obama le 6 novembre 2012.

Dianne Feinstein, sénatrice de Californie depuis 1992, déclarait la semaine dernière à deux journalistes que l'ancien sénateur du Delaware était le choix idéal contre le président Trump : « Je l'ai regardé travailler en tant que vice-président, je l'ai vu opérer. ll apporte un niveau d'expertise qui, à mon avis, est vraiment important ». Et à en croire de récents sondages, le démocrate est plutôt bien parti.

Mais Joe Biden parviendra-t-il à reconquérir les populations blanches ouvrières du Midwest, alors que le parti a majoritairement tendance à convaincre les banlieues aisées ? Plus largement, le débat autour de la candidature possible de Biden illustre les visions contradictoires du parti, en particulier les divisions régnant entre ses ailes pragmatiques et libérales. Certains se montrent sceptiques quant au fait qu'un candidat relativement modéré pourrait l'emporter en portant avec un message d'unité. 

Quoi qu'il en soit, il semblerait que les grands donateurs du parti exercent une forte pression sur Joe Biden, afin qu'il se décide au plus tard fin janvier. En 2015, il avait trainé à annoncé sa candidature, avant de ne finalement pas se lancer dans la course à l'investiture.

Kamala Harris : nouvelle venue sur la scène nationale 

Kamala Harris est sénatrice de Californie et ancienne procureure générale, poste qu'elle a occupé de 2011 à 2017. En tant que femme noire - elle est la fille d’un père jamaïcain et d’une mère indienne - et fervente défenseuse des droits civiques, elle s'oppose fermement à la politique anti-immigration de Donald Trump : « Nous sommes une nation d'immigrés. À moins d'être amérindien ou que votre peuple ait été kidnappé et placé sur un navire négrier, votre peuple est immigré » déclarait-elle en 2016. 

Critique assidue du système de justice pénale, elle est particulièrement bien équipée pour faire face au président en cas de non-respect de la Constitution. Mais justement, au sein d'un parti de plus en plus critique à l'égard du système judiciaire, ses antécédents de procureure générale pourraient lui faire obstacle. De plus, le parti ne lui a jamais pardonné son refus d’enquêter sur OneWest, l’ancienne société de Steve Mnuchin, actuel Secrétaire du Trésor et proche de Donald Trump, pour des opérations potentiellement illégales.

Bernie Sanders : grand retour du démocrate techniquement indépendant 

À 77 ans, le sénateur du Vermont a sans doute eu l'impact le plus marqué sur le parti démocrate ces trois dernières années. Si Bernie Sanders est politiquement indépendant, il est administrativement rattaché aux démocrates du Sénat. Premier sénateur américain à se présenter comme démocrate socialiste, sa défaite aux primaires face à Hillary Clinton en 2016 a été un coup dur pour la gauche américaine opposée à l'establishment. En août 2016, il lance Our Revolution, une organisation politique dédiée à sensibiliser les électeurs à différents enjeux, à impliquer la population dans le processus politique et faire élire des candidats progressistes.

Mais hier, de vieilles histoires survenues lors de la campagne de 2016 ont ressurgies : plusieurs femmes auraient été victimes de harcèlement sexuel, et se seraient plaintes d'iniquité salariale. L'équipe de direction aurait fermé les yeux face aux différentes allégations. Bernie Sanders a lui affirmé qu'il n'était au courant de rien en 2016, et s'est publiquement excusé auprès des victimes. Affaire à suivre.

Annonceront-ils aussi leur candidature ? 

Hillary Clinton : Après une douloureuse défaite face à Donald Trump en novembre 2016, Hillary Clinton s’apprêterait-elle à retenter sa chance en 2020 ? C'est ce que relatent en tout cas de nombreux médias américains, qui affirment la volonté d'Hillary Clinton à se relancer dans une course à la Maison-Blanche. 

Michael Bloomberg : Michael Bloomberg, 76 ans, est un homme d'affaires et homme politique américain. Il est maire (républicain puis indépendant) de la ville de New York du 1er janvier 2002 au 31 décembre 2013, date à laquelle il est remplacé par Bill de Blasio. Selon le magazine Forbes sa fortune serait estimée en 2018 à 50 milliards de dollars américains ce qui en fait le onzième individu le plus riche du monde, après avoir occupé la première place de ce classement pendant plusieurs années.

Alexandria Ocasio-Cortez, benjamine du Congrès et symbole de la gauche démocrate radicale

L'opposition démocrate américaine tente de s'organiser au sein du Congrès, qui a fait sa rentrée cette semaine. On compte de nouveaux visages, notamment celui d'Alexandria Ocasio-Cortez, 29 ans. Les Républicains ont déjà tenté de la décrédibiliser, mais elle a su inverser la tendance.

Toute de blanc vêtue, elle est la plus jeune élue à prêter serment. À 29 ans au Congrès américain, Alexandria Ocasio-Cortez fait sensation. C'est la cible préférée des Républicains. Ils ont cru lui porter préjudice en publiant une vidéo sur les réseaux sociaux, dans laquelle la députée, alors étudiante, se lance dans une chorégraphie endiablée. Accompagnant ce clip, un commentaire anonyme la traitant de "communiste préférée de l'Amérique".

Symbole de la gauche démocrate radicale

Alexandria Ocasio-Cortez se dit elle-même socialiste, un mot qui fait peur en Amérique. Proche de Bernie Sanders, favorable à la gratuité de l'enseignement et à taxer les riches à 70% au-delà de 10 millions de dollars de revenus. Symbole de la gauche démocrate radicale, Alexandria Ocasio-Cortez, née dans le Bronx, est la hantise des Républicains. Avec cette vidéo, ils pensaient l'atteindre ; en fait, le clip est devenu viral, rendant l'élue encore plus populaire. En soutien, d'autres députés se montrent dansants sur les réseaux. Elle-même a répondu avec cette vidéo. Quelques pas de danse en clin d'œil à l'arroseur arrosé.

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Donald Trump : le bras de fer se poursuit avec les démocrates

Le projet de mur voulu par Donald Trump à la frontière avec le Mexique continue de plonger les États-Unis dans l'impasse budgétaire. 

Les démocrates à la chambre des représentants aux États-Unis prennent le pouvoir et vont au bras de fer avec Donald Trump. À la tête de cette opposition se trouve Nancy Pelosi. C'est elle qui refuse les 5,6 milliards de dollars que le président réclame pour construire le mur avec le Mexique. La dernière réunion a eu lieu mercredi 2 janvier au soir, mais ce fut un échec. Donald Trump poursuit donc le blocage des administrations. "Le shutdown durera autant de temps qu'il le faudra", a -t-il déclaré.

800 000 fonctionnaires non payés

Un quart du gouvernement fédéral est sans argent, 800 000 fonctionnaires ne sont sans payés. Les démocrates lançaient mercredi 2 janvier un appel à Donald Trump. Mais c'est une fin de non-recevoir de la part du président américain. Dans le pays, au treizième jour du shutdown les poubelles ne sont plus ramassées, notamment dans les parcs nationaux, dont beaucoup ont décidé de fermer. L'Amérique se trouve aujourd'hui dans une impasse. Donald Trump, lui, s'adresse à sa base d'électeurs avec le mur. Il utilise également un argument de poids : la somme demandée est l'équivalent de ce que dépense le pays en une journée en Afghanistan.

Le shutdown ne ravit pas les touristes de passage à Washington

Par manque de financement, dix-neuf musées de la capitale américaine ainsi que son zoo ont dû fermer, ce mercredi 2 janvier, et rouvriront lorsque le budget fédéral sera voté.

Cette première semaine de l'année n'est certainement pas la meilleure pour visiter Washington. Et pour cause, le shutdown en place depuis le 22 décembre dernier a obligé les dix-neuf musées publics et le zoo de la capitale fédérale américaine à fermer leurs portes, ce mercredi 2 janvier. 

Ces musées et le zoo, faisant partie du groupe Smithsonian, sont gratuits et habituellement ouverts toute l’année sauf le 25 décembre. Il s'agit du plus grand groupe de musées du monde. En 2017, ils ont accueilli près de 30 millions de visiteurs.

Depuis le début du shutdown, le Smithsonian puisait dans les économies du groupe pour rester ouvert au public. Son financement dépend en grande partie de fonds fédéraux : un milliard de dollars du Congrès durant l'année fiscale 2018, soit deux-tiers de son financement. Les touristes se retrouvent donc devant des portes closes et doivent changer le programme de leur journée.

« Tous les musées du groupe Smithsonian ainsi que le zoo national sont fermés aujourd'hui pour cause de shutdown gouvernemental. »

Déception pour les touristes français 

Au lendemain des fêtes de fin d'année, nombreux sont les français en voyage sur la côte Est des États-Unis. À l'image de Morgane et Emeline, deux lyonnaises en vacances à New-York et de passage à Washington, les touristes découvrent que le shutdown les empêchera de mener à bien leur visite :

Pablo, un étudiant français en échange au Canada, a aussi été surpris par le shutdown. Il quitte Washington demain et avait, tout comme Morgane et Emeline, prévu de passer sa journée dans les fameux musées de la ville. Mis à part la National Gallery of Art, Pablo n'a pu entrer nul part : « J'aurais au moins visité un musée, c'est déjà ça », se rassure l'étudiant. 

 

Shayna, 20 ans, avait prévu de faire le tour des musées de Washington

Shayna, 20 ans, est venue de Floride pour les vacances et repart dans deux jours: « Malheureusement je vais devoir me contenter de tout regarder depuis l’extérieur. J’ai appris pour le shutdown une fois arrivée ici. J’espère vraiment qu'il cessera avant mon départ, mais à ce stade je n’ai pas beaucoup d’espoir. » Bardia fait le même constat que Shayna. Il est venu du Canada pour découvrir Washington DC: « J’avais prévu de visiter quelques musées aujourd’hui avec ma famille mais nous ne savions pas qu’ils étaient fermés. Nous irons donc voir des monuments nationaux qui eux sont en extérieur.»

Une sortie du shutdown est envisageable dès demain, jeudi 3 janvier. Les nouveaux membres du Congrès, élus lors des élections de mi-mandat de novembre dernier, prendront leur fonction à cette date offrant par la même occasion une majorité démocrate à la chambre des représentants. Ils souhaitent mettre fin rapidement au shutdown.

Photo AFP

"Shutdown" aux États-Unis : les parcs nationaux sont fermés

Les premiers effets de la crise du "shutdown" commencent à se faire sentir. De nombreuses administrations ont dû fermer leurs portes.

Une simple balade aux pieds du célèbre Golden Gate à San Francisco (États-Unis) est impossible. Classé parc national, le site est fermé en raison du "shutdown", la fermeture d'un certain nombre d'administrations. Dans un parc des montagnes Rocheuses, les routes sont également fermées. Sur fond de discorde au sujet du mur à la frontière mexicaine, Donald Trump n'a pas pu faire voter le budget au Sénat. Les fonctionnaires non indispensables comme les rangers des parcs, sont renvoyés chez eux, au chômage technique et sans salaire.

La statue de la Liberté ouverte

Certains parcs, comme le mont Rushmore, restent accessibles aux risques et périls des visiteurs, car aucun service de secours n'y sera disponible. D'autres, comme les grands sites de l'Utah à l'image de Bryce Canyon restent ouverts. Le répit est le même pour la statue de la Liberté à New York. Dans ces cas-là, les gouverneurs des États ont pioché dans leur fond d'urgence pour payer le personnel. Le sapin de Noël de Washington près de la Maison-Blanche, classé monument national, est par contre, lui aussi fermé. Les sénateurs, eux, ne reviennent au congrès que jeudi 27 décembre.

Photo REUTERS

Donald Trump perd son secrétaire à la Défense

La lutte contre le terrorisme sème la zizanie aux États-Unis avec le désaccord de trop pour le chef du Pentagone. Alors que Donald Trump a annoncé le retrait des troupes américaines de Syrie, son ministre de la Défense lui a dit "au revoir".

En duplex depuis Washington (États-Unis) dans le 20 Heures de France 2, le journaliste Loïc de la Mornais revient sur la démission de Jim Mattis qui n’est pas le premier à claquer la porte. "Ce n’est pas le premier et ce ne sera sans doute pas le dernier. Il y a eu 17 départs de hautes personnalités, de responsables de premier plan de l’administration Trump depuis le début du mandat du président. C’est un record."

Une énorme erreur stratégique

Et le journaliste d’ajouter : "Mais c’est vrai que Jim Mattis est un cas à part. C’est quelqu’un d’extrêmement respecté à gauche comme à droite. Ancien général 4 étoiles, ministre de la Défense, il n’a pas supporté une fois de plus que ça soit par Tweet que Donald Trump annonce le retrait de Syrie, et pour moitié en Afghanistan. Un retrait contre lequel ce général s’est toujours battu, disant que ce serait une énorme erreur stratégique. Beaucoup d’observateurs disaient de Jim Mattis était le dernier adulte dans la pièce, voire le dernier rempart avant le chaos."