Les goélands partent à la conquête de Rome

On se croirait à Brest et pourtant, la côte est à 20 kilomètres. Avec son ciel strié d'ailes blanches et les cris stridents qui y résonnent, Rome est devenue un lieu de nidification pour les goélands, qui ont établi demeure au sommet des coupoles et des plus grands palais. De la mairie aux associations, les chiffres varient mais la capitale italienne recevrait peu ou prou 1000 couples de ces volatiles très urbains qui n'ont... jamais vu la mer. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a 40 ans, on n'en voyait aucun à Rome.

Parmi les hypothèses qui expliquent cette présence massive de goélands, on trouve les ordures de Rome, qui restent souvent à ciel ouvert plusieurs jours, la fermeture de Malagrotta, la plus grande décharge d’Europe, en 2014 et enfin, les touristes qui les nourrissent à l’envi. La stérilisation ou l’usage de faucons font partie des solutions envisagées pour limiter le nombre de ces oiseaux parfois agressifs et friands de jeunes pigeons, dont ils limitent la prolifération. Il n'y a qu'un obstacle : le goéland est une espèce protégée. Reportage d’Alban Mikoczy, Laura Tositti, Anne Donadini et Florence Crimon.

L’info en + : le premier goéland serait arrivé à Rome aux alentours de 1970. Un ornithologue aurait ramené l'oiseau blessé depuis les côtes toscanes. C'est au zoo de Rome que cette femelle a repris des forces avant de s'accoupler avec un mâle de passage. Le début d'une vaste reproduction.

Anne Donadini.