Il était déjà célèbre, et raillé, pour avoir été un défenseur de l'Union européenne, avant de devenir l'un des plus fervents artisans du Brexit. Boris Johnson semble avoir de nouveau la girouette aigüe: après avoir critiqué le nouveau président des États-Unis pendant des mois, l'ancien maire de Londres et actuel ministre des Affaires étrangères Boris Johnson a changé d'avis. Dans un discours prononcé ce vendredi 11 novembre, il a demandé aux Européens de cesser de râler par rapport à l'élection de Donald Trump.
Lors d'un discours prononcé ce vendredi, l'ancien maire de Londres et actuel ministre britannique des Affaires étrangères a demandé aux Européens "d'arrêter de se morfondre à propos de la victoire de Donald Trump" à l'élection présidentielle américaine mardi dernier. "Il faut arrêter de croire que tout est sombre", a poursuivi Boris Johnson.
Après une conversation téléphonique avec le futur vice-président américain Mike Pence, le ministre britannique a déclaré : "après tout, Trump est un vrai négociateur. Il veut instaurer un traité de libre-échange avec le Royaume-Uni". Lors de la conférence de presse, Boris Johnson a également appelé les leaders européens à cesser la "réprimande collective" après la défaite d'Hillary Clinton, en leur conseillant d'adopter au plus vite le gouvernement de Trump. Il voit en lui un allié, avec qui il peut tisser des liens solides :
"Son élection est une grande opportunité pour le Royaume-Uni pour construire une meilleure relation avec l'Amérique. C'est fondamental pour l'économie, mais aussi pour la stabilité et la prospérité du monde."
Mais jusqu'à cette déclaration, Boris Johnson n'était pas de cet avis. En mars dernier, le ministre des Affaires étrangères, encore maire de la capitale britannique, s'était dit "vraiment inquiet" d'une possible victoire de Trump, qu'il trouvait "vraiment fou". Il avait ajouté que la "seule raison pour laquelle il n'avait pas visité certains quartiers de New-York" était à cause du "réel risque d'y rencontrer Donald Trump".
Il avait également critiqué la proposition du milliardaire d'interdire les musulmans sur le territoire américain. Selon lui, elle montrait sa "stupéfiante ignorance, qui faisait de lui un homme incapable de devenir président des États-Unis."
Mais ça, c'était avant. Dans son discours il a ajouté : "Après le Brexit et après Trump, chaque pays va rechercher des alliés pour augmenter ses échanges. Chacun cherchera des partenaires après ces événements et je n'ai aucun doute que Trump, dont la mère est née en Écosse, sera en faveur d'une relation économique avec le Royaume-Uni."
Sur Twitter mercredi, Boris Johnson a publiquement félicité le nouveau président :
Congratulations to Donald Trump and much looking forward to working with his administration on global stability and prosperity
— Boris Johnson (@BorisJohnson) November 9, 2016
"Bravo à Donald Trump, je suis impatient de travailler avec son équipe sur la stabilité et la prospérité."
Just spoken to US VP-elect @mike_pence. We agreed on importance of the special relationship & need to tackle global challenges together
— Boris Johnson (@BorisJohnson) November 10, 2016
"Je viens de parler avec le nouveau vice-président Mike Pence. Nous nous sommes mis d'accord sur l'importance de notre relation particulière et sur le fait que nous avons besoin de nous attaquer à des challenges ensemble."
En 2013, Boris Johnson avait déclaré publiquement qu'il voterait pour le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne. "Je suis en faveur d'un marché unique. Je veux que l'on soit capable de commercer librement avec nos amis Européens", avait déclaré ce dernier. Trois ans plus tard, retournement de situation : il était devenu l'un des plus fervents artisans du Brexit, en se positionnant en faveur du "Leave".
Camille Soligo, avec Loic De La Mornais