Jeux Olympiques : que sont devenues les infrastructures londoniennes?

2/3 : Pour l'ouverture des Jeux Olympiques, nous vous proposons une série d'articles sur la Grande-Bretagne. Aujourd'hui, nous interrogeons la reconversion des sites qui ont accueilli l'édition londonienne, en 2012. Le pays avait assuré que les infrastructures ne seraient pas laissées à l'abandon, qu'en est-il réellement ?

On les appelle les éléphants blancs. Tous les deux ans, les Jeux Olympiques et Paralympiques laissent derrière eux de gigantesques infrastructures dont nous ne savons pas quoi faire. Grenoble (1968), Montréal (1976), Athènes (2004) ou encore Pékin en 2008 : la liste des pays qui se sont endettés après les Jeux Olympiques est longue. Et rares sont les stades olympiques que l'on a revu sur le petit écran. Londres semble pourtant avoir pris cette voie : quatre ans après, la capitale britannique tient ses promesses et semble bénéficier des Jeux.

  • Le village olympique

Là où étaient logés les 17 000 athlètes qui ont participé aux Jeux, Londres accueille désormais plus de 2 800 logements dont 700 logements sociaux. Les autres sont beaucoup plus huppés : il faut compter près de 2 500 euros par mois pour un appartement de deux pièces dans l'ancien village olympique. Autour des immeubles, le parc Queen Elizabeth a été transformé en espace paysager accompagné de terrains d’aventure qui offrent balançoires, pont de corde et autres zones d’activités. Des mini-jardins avec des fontaines interactives et des promenades à thème représentent aussi différents climats comme l’Afrique du Sud, les Amériques et la Méditerranée. L'ensemble a été rebaptisé « East Village ».

Selon Denis Honne, directeur général de LLDC, l'agence en charge du développement de l'héritage de Londres 2012, « l’ouverture du Queen Elizabeth Olympic Park n’est pas la fin de l’histoire de la transformation. Nous réalisons un nouveau cœur pour l’est de Londres, source d’emplois, de logements et d’investissements culturels et éducatifs avec des partenaires comme le Victoria & Albert Museum et University College de Londres. C’est un moment absolument palpitant pour tous les Londoniens et nous les invitons tous à venir découvrir le Queen Elizabeth Olympic Park par eux-mêmes. »

Coût : 675 millions d'euros
Capacité : 2 818 logements (+ 2 000 à venir)
Utilisation actuelle : logements

  • L'Aquatic center

Après des travaux de plus d'un an pour retirer les gradins, la piscine qui accueillait les épreuves de natation et de plongeon pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques en 2012 est devenue une piscine municipale. Le prix de l'entrée est le même que dans les autres piscines de la ville. Depuis sa réouverture, le 1er mars 2014, 55 000 personnes ont déjà pu profiter de l'installation. La piscine a aussi accueilli les championnats d'Europe de natation en mai dernier.

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Coût : 88 millions d'euros
Capacité :  17500 pendant les Jeux, 2500 désormais
Utilisation actuelle : piscine municipale

  • Le stade olympique

Le stade olympique, principale infrastructure des Jeux de 2012, a finalement trouvé preneur. L'enceinte avait accueilli les cérémonies d'ouverture et de fermeture et les épreuves d'athlétisme. Après les JO, de nombreux clubs anglais se sont portés candidats à la reprise du stade - les clubs de football de Tottenham et de West Ham ainsi que les clubs de rugby des London Wasps et des Saracens notamment. Après une longue saga judiciaire, c'est le club de West Ham qui a été choisi. Il s'installera dans le stade dès la saison prochaine. Pour l'occasion, d'importants travaux de rénovation ont été menés, pour la somme de... 321 millions d'euros.

Lors de la Coupe du monde de rugby, en septembre 2015, l'ancien stade olympique a aussi accueilli plusieurs matchs de la phase de poule et celui pour la troisième place.

Coût : 1,2 milliard d'euros
Capacité : 80 000 places
Utilisation actuelle : Stade de West Ham

  • Le mauvais élève : la tour Arcelor Mittal Orbit

Seule la Tour Arcelor Mittal, emblème des Jeux Olympiques de Londres, ne tient pas ses promesses. D'une hauteur de 115 m et située entre le parc olympique et le centre aquatique, cette tour métallique est destinée à être un héritage permanent de ces jeux. Deux plateformes d'observation offrent aux visiteurs un point de vue unique sur l'ancien parc olympique. Mais la structure ne séduit pas ; les touristes boudent la tour et les chiffres de fréquentation sont beaucoup moins importants qu'espérés. La ville prévoit de diminuer le prix du ticket d'entrée et de proposer des animations. Un toboggan géant vient d'être installé sur la structure. Imaginé par l'artiste anglo-indien Anish Kapoor, l'artifice devrait être long de 180 mètres et offrir 40 secondes de descente, 11 virages et 50 m de ligne droite. L'attraction comportera des parois transparentes. Il faut tout de même compter £12 (14 euros) pour monter, et £17 (20 euros)... pour descendre.

Orbit-Tower

Coût : 22,5 millions d'euros
Utilisation actuelle : attraction touristique

La Copper box Arena où se déroulaient les matchs de handball accueille désormais plus de vingt sports comme le basketball, la boxe et le badminton ainsi que de la gymnastique de pointe. L'équipe de basketball locale des London Lions en a aussi fait sa résidence. L'ancien centre médiatique qui regorgeait de journalistes et techniciens pendant les JO est désormais une plaque tournante de l'industrie digitale. L'université de Loughborough prévoit notamment d'y installer un centre de recherche.

Après avoir investi près de 350 millions d’euros dans la reconversion du parc olympique, la ville de Londres semble avoir réussi son pari, qu'aucun hôte des Jeux Olympiques n'avait réussi à tenir jusque là.

Charlotte Onfroy-Barrier, avec Clément Le Goff