Abdeslam : une provocation et puis s’en va

Tout le monde espérait qu’il parle, et Salah Abdeslam a parlé. Une tirade, dans laquelle il a cité plusieurs fois Allah, et puis plus rien. Il s’est à nouveau muré dans le silence.

Le procès de Salah Abdeslam et Soufien Ayari au Palais de justice de Bruxelles sera donc plus rapide que prévu. Tous deux sont jugés pour avoir tiré sur des policiers lors la fusillade survenue rue du Dries à Forest le 15 mars 2016. Pour ce procès sous haute tension, la sécurité a été largement renforcée autour du Palais de justice. Plus de 150 policiers et agents de sécurité étaient sur place.

Dès 6h du matin, des dizaines de journalistes patientaient déjà devant les portes du Palais. L’audience a ouvert à 8h50, une heure après l’arrivée des prévenus. Si Soufien Ayari s’est montré quelque peu loquace et a répondu à certaines questions de la présidente Marie-France Keutgen, il est cependant resté évasif au sujet des questions sur les attentats de Paris et Bruxelles.

Salah Abdeslam, quant à lui, a refusé de répondre et a défié la justice. « Je ne souhaite pas répondre, à aucune question », a déclaré d'emblée le prévenu lorsqu'a commencé son interrogatoire sur les faits. Avant d’enchainé « Mais mon silence ne fait de moi ni un coupable ni un criminel, c'est ma défense », soulignant qu'à ses yeux « les musulmans sont jugés et traités de la pire des manières, impitoyablement ». Toujours avec cette même arrogance, il conclu en disant « Maintenant, jugez-moi, faites ce que vous voulez de moi, moi c'est en mon Seigneur que je place ma confiance ». «Je n'ai pas peur de vous, je n'ai pas peur de vos alliés, de vos associés, je place ma confiance en Allah et c'est tout, je n'ai rien à ajouter ».

Dès l’après-midi, une peine de 20 ans de prison a été requise par la procureure fédérale Kathleen Grosjean, contre les deux prévenus. Il s'agit de la peine maximale prévue en correctionnelle pour les faits jugés, selon la représentante du parquet. Le procès a été suspendu jusque jeudi. Salah Abdeslam a indiqué ne pas vouloir participé à la deuxième et dernière journée d’audience prévue jeudi.