Crise financière : vers un plan européen

Alors que chaque jour, les bourses mondiales s'effondrent un peu plus, la présidence française, les Etats et la commission européenne travaillent toujours à l’annonce d’un plan européen d’action.

L’objectif est que cette annonce intervienne au plus tard lors du sommet européen des 15 et 16, au mieux avant.

Difficile de connaître la teneur de ce plan. Les discussions en cours semblent très tendues.

Ce qui est sûr c’est qu’il ne s’agira pas d’un fonds européen comme cela avait été évoqué la semaine dernière, ni même vraisemblablement d’une juxtaposition de fonds nationaux.

Il ne s’agira pas non plus de mettre en place un « superviseur européen », peu de pays y sont favorables. En revanche, les pays européens pourraient annoncer simultanément une même mesure.

Peut-être s’agira-t-il d’une garantie commune, s’inspirant du plan britannique, qui est , dit on à Bruxelles « très intéressant »

Paris souhaite un plan européen (à 27), mais en cas de désaccord, la Présidence française pourrait se contenter d’un plan avec les seuls pays ayant l’Euro comme monnaie (Euroland). La commission s’oppose à une solution du type : plan des 5 ou 6 « grands » pays européens, qui ferait voler en éclats l’unité européenne (s’il y en a une….)

De source européenne, « Angela Merkel est dorénavant ouverte à une décision européenne », sans plus de précisions…

A Bruxelles, une partie de la responsabilité de la crise est imputée

1- Aux superviseurs nationaux, « qui dans la plupart des cas n’ont pas fait leur travail »

2- Au FMI « qui n’a rien fait depuis le début de la crise » . Jean-Pierre Jouyet l’ a d’ailleurs publiquement dénoncé mercredi devant les députés européens.

Le sommet européen des 15-16 sera donc quasiment exclusivement consacré à la réponse européenne à la crise. La lutte contre le réchauffement climatique (qui, au passage, risque bien de faire les frais de la crise financière) sera discutée mais les grandes décisions sont repoussées au sommet de Décembre. L’avenir du traité de Lisbonne après le « Non » irlandais également.

Enfin, en terme de constat, la plupart des responsables européens considèrent dorénavant que cette crise est « aussi grave que celle de 1929 ». Ils n’ont pas encore commencé à en évaluer les conséquences dans l’économie réelle.