Une étude qui fait pschitt ? L'Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) a rejeté définitivement, mercredi 28 novembre, les conclusions de l'enquête du professeur français Gilles-Eric Séralini sur la toxicité du maïs OGM NK603 et de l'herbicide Roundup, produits par le géant américain Monsanto. Au moment de sa sortie mi-septembre, cette étude clandestine avait fait grand bruit, avec ses photos de rats plein de tumeurs et ses conclusions inquiétantes.
Oui mais voilà, ses "conclusions (...) ne sont pas étayées par des données", estime l'Efsa dans son "évaluation finale" de l'article. "Les lacunes importantes constatées dans la conception et la méthodologie" de l'étude Séralini "impliquent que les normes scientifiques acceptables n'ont pas été respectées et, par conséquent, qu'un réexamen des évaluations précédentes de la sécurité du maïs génétiquement modifié NK603 n'est pas justifié", souligne l'agence.
Pas assez de rats
L'Efsa précise qu'il s'agit là des "conclusions des évaluations distinctes et indépendantes réalisées" par ses experts et par six Etats membres de l'UE, dont l'Allemagne, la France et l'Italie. Parmi les "lacunes" de méthodologie constatées, l'Efsa cite "des objectifs d'étude peu clairs, le nombre peu élevé de rats utilisés, un manque de détails concernant la formulation de l’alimentation et du traitement, des informations clés manquantes sur les méthodes statistiques employées et un rapport incomplet sur les facteurs résultants".
En France, les conclusions de l'étude Séralini ont déjà été jugées irrecevables par l'Agence nationale de sécurité sanitaire et le Haut conseil des biotechnologies dans deux avis distincts. Le Haut conseil a cependant recommandé une étude "indépendante" de long terme sur le maïs controversé. De son coté, l'organisme de recherche sur les OGM du professeur Séralini (Criigen) a publié à la mi-novembre une liste d'environ 190 noms de "scientifiques internationaux" de "33 pays" qui "apportent leur soutien" à l'étude. En attendant d'y voir plus clair, vous pouvez toujours relire cet article pour savoir où se cachent les OGM dans nos assiettes.