Entre Bergame et Milan, "le problème de l'Italie, c'est les Italiens!"

Mario, Elio, Edmo, Gianni, Luigi, Agustino et Elio au café à Canonica d'Adda près de Bergame, le 14 mai 2014.

10h30, le traditionnel apéro au Spritz a déjà commencé pour Mario, Edmo, Gianni, Luigi, Agustino et les deux Elio, amis d'enfance et restés toute leur vie à Canonica d'Adda, entre Bergame et Milan. Ils piochent mécaniquement dans un paquet de chips éventré au centre de la table en plastique imprimé bois.

L'Union européenne, ça leur dit quoi ? "Faut sortir de l'euro", lâche spontanément Elio, ouvrier à la retraite, immédiatement interrompu par Augustino à sa gauche :"C'est une connerie de sortir de l'euro." Le débat est engagé. "Avec l'euro, on a doublé les prix, les retraites n'ont pas augmenté pour autant…", entend-on à l'autre bout de la table. "Mais si on sort de l'euro, une maison à 200 00 euros elle n'en vaudra plus que 100 000, pour les entreprises aussi ce sera un désastre…", insiste Augustino qui tombe la doudoune sans manche histoire d'être plus à l'aise dans sa démonstration.

"En fait, on sait pas trop"

"Le problème de l'Italie, c'est les italiens", l'interrompt Mario, "c'est cette putain de politique qui nous ruine." Lancé, le retraité tripote nerveusement son sous-verre : "La N'drangheta, c'est pas un problème français ni belge, le problème avec les Italiens c'est qu'on ne fait jamais les choses comme on devrait, regarde même dans le Nord, on a ce truc de l'Expo - un scandale de malversations et d'appels d'offres truqués dans le cadre de l'Exposition universelle Milan 2015-!".

"Notez! Notre classe politique est vieille et dégoutante", insiste-t-il. "En fait, on ne sait pas trop si on intérêt à sortir de l'euro", reprend calmement Luigi, tandis qu'Elio, l'anti-euro qui fait l'objet de regards goguenards et ne veut plus argumenter. Mario veut voter "Schultz ! Il est sérieux, lui". Ce sera donc Parti Democrate, qui soutient l'actuel président du Parlement européen. Les copains aussi. "La Ligue du Nord, ils devraient tous aller en prison, Berlusconi aussi, et Grillo ce n'est qu'un comique qui n'a pas su se recycler", explique Mario tandis que Gianni remet une tournée.

 

 

Cet arrêt au "Bar du Pain", sur la route du retour, marque la fin de mon étape italienne. Merci à Franckie Tourdre pour son aide, ses traductions simultanées, les opérations "suivez-nous" mais ils vont à 150km/h sur l'autoroute, et les quelque 900 km au volant, accompagnés par la radio italienne à la programmation la plus déconcertante, pendant que j'écrivais les articles sur le siège passager. Prochaine -et dernière - étape : la Hongrie.

Publié par Souriez vous êtes soignés / Catégories : Italie