Dans le rapport de l’ANSES que j’ai dirigé sur les risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement, nous avons étudié ces risques, et conclu notamment qu’ils devraient être mis en perspective avec les bénéfices. C’est quelque chose qu’il est bien entendu difficile de faire parce que les bénéfices existent mais ne sont pas toujours faciles à évaluer : les gens finissent en effet le plus souvent par regrossir. Il ne faudrait pas pour autant dire que ce n’est pas grave, qu’il faut rester gros puisqu’il y a des inconvénients, que « restons-en là, mangeons, ripaillons… tout va bien puisque les régimes sont dangereux ! ». Non, ce qui est dangereux, c’est de se lancer à corps perdu dans n’importe quoi.

La majorité des régimes amaigrissants est déséquilibrée, et c’est ce déséquilibre qui entraîne des déficits. A la limite, si c’était transitoire, ça ne serait pas trop grave, mais puisqu’une grande partie des gens regrossissent, c’est peine perdue.

Ensuite, il faut bien sûr regarder si ces déficits ont des conséquences sur la santé : dans la durée, ils peuvent en effet affaiblir les os et les muscles. Pour limiter ce phénomène, il est souhaitable de prendre des mesures, notamment par une bonne alimentation avec des produits laitiers, avec des apports en protéines suffisants et une bonne activité physique.

Ce sont ces risques de carence qui doivent inciter à ne pas faire de régime draconien et à se situer dans une démarche de réadaptation alimentaire, de réforme alimentaire. Evitons les restrictions trop fortes qui peuvent s’avérer dramatiques !

Maintenant, en ce qui concerne les dangers aigus qui sont cités dans la vidéo : arrêts cardiaques, insuffisance rénale…, ils sont rares ; et l’obésité elle-même est bien sûr un risque plus important encore. Il faut donc bien peser le pour et le contre, et dans tous les cas, ne pas se lancer à corps perdu dans des régimes prolongés et déséquilibrés.

Pour conclure, c’est surtout la multiplication des régimes qui peut avoir des conséquences dramatiques, surtout quand le régime choisi est draconien et restrictif.

Dans de rares cas, il peut arriver quand même que le médecin juge qu’il est préférable d’avoir des carences plutôt que de rester avec une obésité dramatique. Ce sont des cas qui sont très rares et qui doivent faire l’objet d’un suivi médical.

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