Huit mois pour quitter l'usine

D'ici le 31 décembre les salariés d'Aulnay devront choisir. Une mutation dans le groupe PSA, un congé de reclassement, un emploi dans la "réindustrialisation" ou un départ à la retraite. Huit mois pour quitter l'usine, pour trouver un nouvel emploi. Tanja Sussest aimerait pouvoir aider chaque salarié à construire une solution à sa mesure. La déléguée du SIA (Syndicat Indépendant de l'Automobile) le reconnaît bien volontiers, elle joue désormais davantage un rôle d'assistante sociale que de déléguée syndicale.

"J'aurais aimé que ce soit mieux mais il y a des choses qui ne sont pas mal"

"J'aurais aimé que ce soit mieux mais il y a des choses qui ne sont pas mal". C'est ainsi que Tanja Sussest, déléguée du SIA à l'usine d'Aulnay-sous-Bois, commente les mesures sociales qui vont accompagner le PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi) à PSA. Hier, les élus des syndicats F0, CFE-CGC, CFTC et SIA-GSEA ont donné un avis favorable au PSE qui devrait entrer en vigueur à partir du 15 avril..

Lundi retour à l'usine sous haute surveillance

"Nous vous attendons lundi pour la reprise de la production", les 3 000 salariés d'Aulnay ont trouvé ce matin dans leurs boîtes aux lettres un courrier signé du directeur du site, Laurent Vergely. "Nous sommes prêts à vous accueillir et à vous offrir les conditions de sécurité et de travail que vous êtes en en droit d'attendre, ainsi le site et tous les ateliers seront protégés. Nul ne peut empêcher un salarié qui souhaite travailler de le faire, et encore moins sous la menace verbale et physique" écrit-il. Avant d' ajouter qu'à partir de lundi 'le site et tous les ateliers seront protégés".

Dialogue social en panne

"Quelle négociation ? " s'exclame Fati, désabusée, en sortant de l'usine. Aujourd'hui se tenait une nouvelle séance de négociation entre les syndicats et la direction de PSA. Il n'en reste plus que trois d'ici le 12 février. Le volet social du PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi ), avec le départ à la retraite anticipé des séniors, les mesures d'accompagnement financier pour les salariés qui vont quitter le groupe ou seront mutés après la fermeture du site, est toujours en discussion. Les ouvriers d'Aulnay espéraient beaucoup plus que ce que la direction de PSA propose pour l'instant. Et le malaise s'accroît.

En attendant le père Noël

Il y avait du monde sur le pont vendredi, au complexe sportif Pierre Peugot de l'usine d'Aulnay, autour de Tanja Sussest, déléguée du SIA (Syndicat indépendant de l'automobile). Aujourd'hui, Tanja a mis sa casquette de secrétaire du Comité d' Entreprise de PSA-Aulnay et de main de maître elle dirige la bonne trentaine de délégués ou militants du SIA qui s'activent pour préparer la venue du Père Noël samedi. Treize palettes de jouets à réceptionner, les enfants ont déjà choisi leur cadeau. Un manège, une piste d'auto tamponneuses, des gonflables, une montagne de bonbons. Pour Noël, le comité d'établissement de PSA à Aulnay a l'habitude de mettre les petits plats dans les grands. Mais cette année la fête doit être encore plus belle. C'est probablement le dernier Noël que l'on fêtera à l'usine. Les gorges se serrent un peu, les yeux se mettent à briller, personne aujourd'hui n'a envie de parler de la fermeture annoncée.

PSA : les coulisses d'une journée de négociations

Un Comité central d'entreprise (CCE) le matin au siège de PSA puis une réunion tripartite à Bercy l'après-midi avec le gouvernement. Ce jeudi 25 octobre était un peu la journée de tous les dangers pour les PSA d'Aulnay. La CGT comme le SIA, (le Syndicat indépendant de l'automobile) ne cachaient pas que la partie serait serrée.

On ne va pas au travail pour pleurer !

Rencontre avec Tanja Sussest, déléguée du SIA à l’usine PSA d'Aulnay-sous-Bois
Tanja (prononcer « Tanya ») - un nom qui rappelle que la leadeuse du Syndicat indépendant de l’automobile d’Aulnay (SIA), vient de Serbie. C’est une femme très occupée, surtout depuis l’annonce du plan de licenciements.