Jour de paye à l'usine

Jeudi, le 28 février, c'était jour de paye pour les grévistes de l'usine PSA d'Aulnay. Dans la caisse de grève plus de 260 000 euros. De quoi verser à chacun une somme qui va compenser un peu la perte de salaire du mois de février. De quoi surtout redonner le moral aux grévistes qui ont entamé leur septième semaine de grève.

La grève des PSA est populaire auprès du public. De collecte en collecte, aux péages des autoroutes, dans les gares, devant les grands magasins dans toutes sortes de manifestations, la caisse de gréve s'est remplie. Sont arrivés ensuite des chèques reçus par la poste, envoyés de tous les coins de France, un coup de pouce de la CGT du 93 qui a versé 30 000 euros et les aides individuelles accordées  par les municipalités où résident les ouvriers pour environ 17 000 euros. Résultat 260 000 euros à partager entre les quelques 500 grévistes d'Aulnay.

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La chose a été particulièrement bien organisée. Devant les UEP, ces salles de repos vitrées qui longent les ateliers, en file indienne les ouvriers attendent leur tour. A l'intérieur plusieurs bureaux en enfilade. Au premier bureau, les ouvriers présentent leurs badges, on vérifie  les fiches de paye et le pointage des jours de grève. Au suivant on calcule le montant de l'indemnité, puis Serge signe les chèques sans lever le nez. Certains s'inquiètent qu'il n'attrape une crampe. Les ouvriers reçoivent de 80 à 800 euros selon le nombre de semaines de grève. Enfin au troisième bureau il s'agit de faire le point sur toutes les aides que chaque ouvrier a reçu de sa municipalité.

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Parfaite organisation, en bout de chaîne, Didier entre toutes ces données dans l'ordinateur. Il interpelle les grévistes : "On a distribué l'argent de la caisse, il va falloir penser à la remplir à nouveau maintenant ". Les mairies environnantes ont déjà voté des subventions à hauteur de 100 000 euros, à valoir sur la paye de mars. "Cette argent, on a été le chercher et ça fait plaisir de le partager avec tous ceux qui luttent" explique Gigi. Elle vient de toucher un chèque de 800 euros pour quatre semaines de grève : "Si j'avais eu les moyens je l'aurais remis dans la caisse de grève mais malheureusement j'ai des comptes à rendre à mon banquier" regrette-t-elle.

 

 Images Sébastien Pillault

 

Et pendant ce temps des murs de plastique se montent sur la place de la grève, repoussant un peu plus loin les cadres chargés de surveiller les ouvriers qui débrayent. Des centaines de bacs jaunes entassés les uns sur les autres qui délimitent, au moins pour quelques heures, la place des grévistes dans l'usine.

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Publié par Francine Raymond / Catégories : Actu / Étiquettes : grève, paye