Retour sur négociations

"Tout le monde aimerait que les choses se passent bien" glisse dans un demi sourire Didier, abrité dans la cabane des chauffeurs à la porte 3. Mais à entendre le compte rendu des négociations faite par Jean Pierre Mercier, le délégué CGT de PSA-Aulnay rien n'est mois sûr. Le marathon des négociations, sur le volet social du PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi), est arrêté pendant les vacances. Il reprendra le 9 janvier pour encore 5 séances et devrait s'achever le 12 février.

"On est loin du compte"

"On attend tous, ce n'est pas une attente confiante, les gens s'imaginent tout même qu'il va y  avoir quelque chose au bout" reprend Dider. Jean Pierre Mercier, beaucoup moins optimiste, prédit : "Ce sera un choc pour les salariés quand Peugeot va faire sa première proposition d'accord au rabais, low cost. Je voudrais bien savoir quel syndicat va le défendre il n'y a rien dedans". Patrice, élu du CE continue à croire que les salariés de PSA vont se mobiliser encore plus à la rentrée pour peser sur ces négociations, "j'ai confiance" affirme-t-il.

Des mesures ont été proposées aux ouvriers proches de la retraite mais pour Jean Pierre Mercier "on est très loin du compte". Un cabinet de reclassement Sodie sera chargé de trouver des CDI aux salariés de PSA- Aulnay. Et Jean Pierre Mercier de s'insurger : " Les entreprises qui vont venir ici, on va leur faire un pont d'or, ils vont recevoir de l'argent de PSA et de l'Etat, et c'est eux, qui vont sélectionner les ouvriers sur CV ? "

"On se retrouve seul"

Pour le délégué CGT de PSA-Aulnay, le plus difficile à accepter semble être, ce qu'il appelle "le silence radio du gouvernement". "C'est pas révolutionnaire ce que je vais dire" explique-t-il " mais  simplement pour que les syndicats soient présents dans le comité de pilotage pour la réindustrialisation du site de PSA d' Aulnay, ça n'a pas été possible, le préfet de région, représentant des pouvoirs publics, a refusé. Ils ont peur de quoi, de peur qu'on dise la vérité aux salariés ?" Et Jean Pierre Mercier de conclure : "Je comprends les salariés, ils attendent des propositions de la direction mais ils voient bien qu'on est lâché par tout le monde et  qu'on se retrouve seul".

Dans la cabane des chauffeurs, Patrice, Didier et Jean Pierre Mercier, pour un rapide point sur les négociations, en attendant la rentrée.