Les ouvriers de PSA ne laisseront pas le Salon de l'auto se faire sans eux

"Un million de visiteurs, ils auront tous les yeux braqués sur l’automobile, on va en profiter." François, ouvrier de maintenance, 18 ans à Aulnay n’a jamais réussi à s’acheter une voiture neuve mais il est plutôt fier de sa Citroën Xantia "sa voiture de ministre" Il l’a acheté avec 200 000 km et espère bien la conduire jusqu’à 400 000 km. Ce Salon de l’auto, c’est une belle vitrine pour tous les constructeurs, mais "nous, les petites mains, on a bien l’intention de s’y inviter, cette année tout particulièrement au moment où ils nous jettent dehors".  François est très remonté : "Sans nous, pas de bagnole, ce ne sont pas les patrons qui fabriquent les voitures, je n’ai jamais vu un membre de la famille Peugeot derrière la chaîne."

Tanja, elle, a toujours aimé les belles voitures, elle ne manquait jamais un Salon de l’auto comme de nombreux ouvriers d’Aulnay : "On ne peut pas se payer de belles voitures mais avant, au moins, on pouvait toujours rêver." La fierté d’appartenir à la grande famille des ouvriers de l’automobile, c’est de l’histoire ancienne. Cette année, c’est avec sa casquette de déléguée syndicale du SIA, le syndicat maison de PSA, que Tanja Sussest prévoit avec ses camarades d’Aulnay de se manifester au Mondial de l’Auto : "Le salon va nous servir à faire entendre notre mécontentement, à faire pression sur la direction  et sur le gouvernement. Cet un endroit incontournable pour nous."  Pas de jour ni de rendez-vous précis, "vous le saurez au dernier moment".

Elle ne croisera pas Inaki qui, avec la CGT, manifestera au salon un autre jour. Pour lui, après 40 ans passés à l’usine, le pire serait qu’on ne parle plus des PSA : "On a un capital de sympathie auprès du public, on doit en profiter, nous n’avons plus rien à perdre." Inaki a fait une minute de télé au 20h et depuis tout le monde le reconnaît sur le  marché et lui parle de la fermeture de l’usine d’Aulnay.  Il a bien compris l’impact des images, pas question de manquer ce rendez-vous médiatique. Image contre image dans le plus grand salon automobile du monde : "PSA ne peut pas trop mal se comporter avec nous, ce ne serait pas bon pour leur image de marque."

Une chose est sûre, avant la manifestation parisienne du mardi 9 octobre, à l’appel de la CGT, les syndicats de l’automobile, d’Aulnay et d’ailleurs  feront "un crochet" par la porte de Versailles.

Publié par Francine Raymond / Catégories : Actu