Réussite ou déception ? On a testé la Nintendo Switch et voici nos premières impressions

La presse mondiale était conviée, vendredi 13 janvier, à venir découvrir la nouvelle console de jeux Nintendo, la Nintendo Switch. A Paris, l'événement se déroulait au Grand Palais, où nous avons eu le loisir de prendre en main, pendant deux heures, les drôles de manettes et tester quelques jeux en démonstration. Suffisamment pour nous séduire ?

Une console pas très sexy

Le premier adjectif qui nous vient à l'esprit lorsque l'on tente de décrire la console nouvelle génération de Nintendo est... grise. Le constructeur japonais avait déjà définitivement enterré le célèbre blanc de la Wii en optant pour le noir brillant pour sa Wii U. Il nous propose, cette fois, une console d'assez petite taille (une vingtaine de centimètres), très loin des mastodontes que sont la PS4 (même Slim) et la Xbox One. Seule fantaisie, les manettes détachables baptisées Joy-Con sont disponibles en rouge très vif et bleu turquoise. Pas franchement moderne, mais vu leur taille, on comprend que leur couleur pétante sera essentielle quand on les cherchera sous le canapé.

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Des manettes Joy-Con assez bluffantes...

C'est la vraie innovation du constructeur japonais, qui avait déjà frappé fort en 2006 avec sa Wii et ses manettes gyroscopiques. Avec ses nouveaux Joy-Con détachables, Nintendo va plus loin dans l'expérience en proposant, en plus, au joueur d'expérimenter des sensations physiques vraiment bluffantes. Car en plus de proposer les traditionnels détecteurs de mouvements, chaque Joy-Con est doté d'une caméra optique et de capteurs de vibration "haute définition".

C'est dans le pack de jeu 1-2 Switch, qui sera disponible au lancement de la console, le 3 mars, que l'on découvre le potentiel de ces deux mini-manettes bardées de boutons. Six de ces jeux étaient en démonstration. On retiendra Milk, un simulateur de traite de vaches (!) très ludique sur le papier, mais qui s'avère vite pénible, en partie à cause d'une gymnastique de doigts pas très naturelle. Quick Draw est un simulateur de duel au pistolet façon Far West qui joue sur votre rapidité à "dégainer". Et Safe Crack, que les amateurs de jeux d'aventures apprécieront, où l'on vous propose d'ouvrir un coffre-fort en décelant le petit clic caractéristique.

Mais c'est surtout avec Ball Count que les Joy-Con montrent toute l'étendue de leurs possibilités. Tenues à l'horizontale, les manettes symbolisent une petite boite en bois où sont glissées de une à neuf billes en métal. En bougeant le Joy-Con, vous devez, grâce aux sensations ressenties, essayer de déterminer leur nombre. Et il faut l'avouer, la sensation des billes qui s'entrechoquent est assez dingue. Un aperçu bluffant qui laisse imaginer le potentiel de ces manettes (et du coup, on a compris ce que voulait dire Nintendo lorsqu'il a annoncé, cette nuit, que l'on pourrait "sentir la forme d’un glaçon dans sa main").

... mais vraiment minuscules

Le vrai problème de ces Joy-Con ultra-sensibles est leur taille minuscule. En plus, elles concentrent neuf boutons sur une surface très petite. Du coup, lorsqu'il s'agit d'appuyer sur quelques boutons, comme lorsqu'on joue à Mario Kart 8 Deluxe, ce gymkhana s'avère périlleux. Et si les gentils démonstrateurs embauchés par Nintendo pour la journée ont été bien briefé pour répéter que "c'est une question d'habitude, on s'y fait très bien finalement", on a ressenti des douleurs dans les doigts dès le troisième tour au volant de notre bolide.

Heureusement, Nintendo a pensé à tout et propose également un petit volant (à acheter séparément) que l'on peut attacher à la Joy-Con (mais que nous n'avons pas pu tester). Pour d'autres jeux, comme The Legend of Zelda : Breath of the Wild (qui sortira en même temps que la Switch, le 3 mars), vous avez tout intérêt à jouer avec la manette "pro" ("Switch Pro Controller") qui se rapproche, en terme d'ergonomie, de la manette de la Xbox One. Dernière option, clipser les deux Joy-Con sur le support fourni pour les transformer en une manette standard de forme carrée.

Un nouveau jeu inspiré d'"Overwatch" ?

Avec Arms, Nintendo nous propose un jeu de baston dans lequel s'affrontent deux joueurs en se castagnant sur un ring. Cinq personnages (seulement) et trois types de gants de boxe au choix pour le moment (avec des pouvoirs différents), mais déjà des graphismes qui nous rappellent le carton de l'année 2016, Overwatch des studios Blizzard (disponible sur PC, PS4 et Xbox One). Avec son côté cartoon, Nintendo reprend une recette qui devrait cartonner sur la Switch. Reste à réussir, comme l'a très bien compris Blizzard, à tenir ses fans captifs en proposant régulièrement des nouveaux personnages et des nouvelles arènes de jeu.

Une console qui porte bien son nom

Le premier intérêt avancé par le constructeur japonais est que cette nouvelle console est à la fois une console de salon ET une console portable. Nous avons pu tester ce "switch" en jouant au prélude de The Legend of Zelda : Breath of the Wild et effectivement, il vous suffit de poser la manette pro, de soulever la tablette de sa station d'accueil et de valider en pressant deux touches pour que le jeu bascule instantanément sur votre console portable. Autre point positif, celle-ci est assez légère et sa prise en main agréable. Nintendo annonce une autonomie allant de 2h30 à 6h30, selon notre façon de jouer. une information qu'il faudra vérifier.

Et le prix, on en parle ?

Oui, indéniablement, la Nintendo Switch a des atouts. Pas sûr, cependant, qu'elle séduise les malheureux acquéreurs de la Wii U, qui attendent encore des jeux dignes de ce nom depuis 2012 et devront se contenter du nouveau Zelda. Mais la nouvelle console a du potentiel. Seul frein à sa commercialisation, son prix, aux environs de 330 euros, alors que la console a été annoncée à 299 dollars aux Etats-Unis. Surtout quand on sait qu'il s'agit du prix de la console nue (sans jeu fourni et sans manette "pro") avec une seule paire de Joy-Con (gris standard ou bleu et rouge). Quant on sait que la paire de Joy-Con supplémentaire coûtera la modique somme de 80 euros et que les jeux sont annoncés à 70 euros, on se demande qui osera craquer son Livret A alors que la PS4 Slim 500 Go de Sony est disponible pour moins de 280 euros.