Les cinq séries qui nous ont marqués en 2015

Quantico, Fear The Walking DeadMaster of None, SupergirlWayward Pines, Jessica Jones, Au service de la FranceBloodline, Unbreakable Kimmy Schmidt... L'année 2015 a été riche en nouvelles séries. Pop Up' a demandé à tous les journalistes de la rédaction de francetv info quelles étaient celles qui les avaient le plus marqués cette année. Voici les cinq séries qui ont recueilli le plus de suffrages. Ce qui ne veut pas dire que ce sont les meilleures...

5"Sense8"

Ça parle de quoi ? Nomi, Will, Riley, Capheus, Sun, Lito, Kala et Wolfgang vivent éparpillés aux quatre coins de la planète, mais tous se découvrent une connexion plutôt surnaturelle. Les huit héros (d'où le nom de la série) sont capables d'intervenir dans la vie des uns et des autres, projetés dans le corps et la conscience de leurs camarades, que ce soit lors d'une bagarre ou en pleine partie de jambes en l'air. Pour mettre en scène ce joli bordel scénaristique, il fallait bien deux génies : les Wachowski, auteurs de la trilogie Matrix, qui réalisent ici leur première série télé.

Pourquoi on adore ? Sense8 questionne l'identité, en mettant au jour les conflits qui se jouent parfois à l'intérieur de nos cerveaux. La série devient furieusement meta lorsqu'elle aborde le thème de la transsexualité – Lana Wachowski a elle-même changé de sexe. Quand Will, par exemple, se retrouve dans le corps d'une femme, Riley. C'est surtout une série d'action intelligente, filmée avec classe par les deux cinéastes, et dont le personnage le plus badass est une femme. Cool !

On la regarde où ? Sur Netflix, qui produit Sense8 et a commandé une saison 2 aux Wachowski. Celle-ci devrait être diffusée courant 2016.

4"Daredevil"

Ça parle de quoi ? Matt Murdock (Charlie Cox) est un avocat brillant et beau gosse qui hait par dessus tout les injustices. Problème : il travaille dans un des quartiers les plus corrompus et dangereux de New York, Hell's Kitchen (La cuisine de l'enfer, tout un programme...), où la loi a autant d'efficacité sur les gangsters qu'un couteau à beurre sur une viande trop cuite. Du coup, Matt, aveugle depuis l’enfance, mais doté de sens incroyablement développés, parcourt les rues, la nuit, vêtu de son costume de Daredevil, pour tenter de rétablir la balance de la justice à coups de mandales. Mais il doit faire face à deux ennemis tenaces : sa morale et le Caïd (Vincent D'Onofrio), un criminel particulièrement violent. 

Pourquoi on adore ? Parce qu'il s'agit d'une des adaptations les plus réussies d'un comic Marvel. Sombres, violentes et complexes, les aventures de Daredevil offraient une matière narrative passionnante, à condition de l'exploiter sans faire de concessions. Et c'est ce que Netflix a réussi avec cette série. Loin du ton parfois léger utilisé dans les adaptations Marvel au cinéma, Daredevil déploie une atmosphère lourde et oppressante digne d'un polar. Ici, point de manichéisme, la série propose, tout au long des dix épisodes, des personnages torturés errant dans une large zone grise située entre le bien et le mal. Une approche très adulte, digne de l'adaptation de Kevin Smith – qui avait relancé la série en 1998 –, qui saura intéresser même les réfractaires à l'univers Marvel. Cerise sur le gâteau, en plus d'une écriture travaillée, grâce à Drew Goddard (Lost, Cloverfield, Seul sur Mars...), Daredevil propose des scènes de combats saisissantes, à l'image du long plan-séquence qui conclut l'épisode 2, digne de la scène de baston mythique de Old Boy.

On la regarde où ? Sur Netflix, évidemment, qui produit la série et qui diffusera la deuxième saison début 2016. Problème, aucune sortie n'est prévue à ce jour sur DVD et Blu-ray.

3"Mr. Robot"

Ça parle de quoi ? D'un jeune sociopathe, Elliot Alderson (Rami Malek), employé d’une société de protection informatique le jour, qui se métamorphose en cyberjusticier la nuit. Dissimulé sous la capuche de son hoodie noir, accro à la morphine qui lui permet d'affronter la violence de notre monde moderne, Elliot se fait recruter par un certain "Mr. Robot" (Christian Slater). L'objectif : pirater la plus grosse des multinationales, E-Corp, et déclencher "la plus grande redistribution de richesse jamais vue dans le monde".

Pourquoi on adore ? Parce qu'elle parle intelligemment de problématiques ultramodernes. Pour la première fois dans l'histoire de la télévision, on aborde l'internet, le respect de la vie privée et le hacking de manière adulte. Oui, Elliot est un jeune geek mal dans sa peau, mais il ne porte ni lunettes, ni boutons, ni tatouages. Et Rami Malek (aperçu dans les trois volets de La Nuit au musée), qui l'incarne, est prodigieux dans son rôle tout en mutisme. Et parce que c'est l'occasion de nous rappeler que c'était Christian Slater qui incarnait la rebel attitude dans les années 1990. Et vous IRL, vous êtes très différent de votre moi online ?

On la regarde où ? Aucune chaîne française ne s'est encore précipitée pour diffuser ce petit bijou que les Américains ont pu découvrir cet été sur la chaîne câblée USA Network. La première saison de Mr. Robot devrait toutefois sortir en DVD au printemps 2016.

2"Narcos"

Ça parle de quoi ? De la vie et de l'œuvre de Pablo Escobar, célèbre trafiquant de cocaïne colombien, à la tête du cartel de Medellin à partir du milieu des années 1970. Narcos suit aussi le travail et interroge les méthodes de l'agent Murphy, un flic américain qui lutte au sein de la Drug Enforcement Administration contre le trafic de drogue.

Pourquoi on adore ? Parce que l'histoire d'Escobar est aussi folle que vraie. D'autant que la série, inspirée de faits réels, mêle images documentaires et fiction. Là-dessus, le personnage de Steve Murphy commente l'intrigue en voix off, ce qui rend la narration particulièrement efficace et rythmée, sans être révolutionnaire.

On la regarde où ? Encore sur Netflix, qui a produit cette série télé mondialisée, tournée le plus souvent en espagnol et parfois en anglais. Une deuxième saison est en cours de production.

1"Dix pour cent"

Ça parle de quoi ? Du cinéma. Mais pas celui qu'on voit à l'écran. Les coulisses du cinéma, avec ses caprices et ses magouilles. Dix pour cent nous entraîne dans le quotidien mouvementé d'ASK, une célèbre agence artistique qui représente quelques acteurs célèbres comme Cécile de France, Julie Gayet ou encore Joey Starr.

Pourquoi on adore ? Parce qu'on n'a presque pas l'impression de regarder une fiction. Le scénario est basé sur les souvenirs de Dominique Besnehard, le plus célèbre agent de comédiens français, et ça sent le vécu. Et l'idée de génie de la série, c'est d'avoir fait jouer leur propre rôle à nos stars hexagonales. On rit de les voir ainsi se moquer d'elles-mêmes, et ça fait un bien fou.

On la regarde où ? Les six épisodes de 52 minutes sont disponibles en DVD (20 euros environ).