"Call of Duty" : les quatre recettes qui font le succès planétaire de la franchise

Le retour du roi Call of Duty. Comme chaque année en automne, Activision propose aux joueurs un nouvel opus de sa saga phare avec la sortie sur consoles et PC, vendredi 6 novembre, de Call of Duty : Black Ops III. Et comme chaque année, ce jeu de tir à la première personne (FPS) va surement exploser de nouveaux records de ventes.

Advanced Warfare, l’épisode sorti en 2014, s’est écoulé à 900 000 exemplaires en France en moins de deux mois – seul Fifa 15 a fait mieux l’an passé, explique Le Monde. Au niveau mondial, son éditeur annonçait en mars avoir vendu 175 millions de jeux dans l’histoire de la série, depuis ses débuts en 2003, soit un exemplaire toutes les deux secondes en moyenne, ajoute le quotidien. Pop Up' se plonge dans les recettes de ce succès planétaire.

1Une série exploitée par des studios différents

Lancée à l'origine en 2003 sur ordinateurs et consoles par le studio Infinity Ward, la série va connaitre une changement bénéfique à partir de son troisième opus. Après Call of Duty et Call of Duty 2 (2005), Activision décide de confier le nouvel épisode, Call of Duty 3 : En marche vers Paris (2006), au studio Treyarch et impose dès lors une alternance annuelle à sa franchise.

Une décision qui a un double impact positif : les deux studios disposent ainsi de deux ans pour développer un nouvel épisode de la saga et Activision profite aussi de cette mise en concurrence qui pousse les développeurs d'Infinity Ward et Treyarch à se faire la guerre pour sortir un meilleur jeu que leur "adversaire".

Infinity Ward décide ainsi, pour la première fois, d'inscrire le quatrième opus Call of Duty 4 : Modern Warfare (2007) dans un environnement contemporain. Les ventes du jeu décolle en passant de 7,48 millions à 19,40 millions d'exemplaires. Et si Treyarch met du temps à réagir, en sortant un opus toujours ancré dans la seconde guerre mondiale qui connaît des ventes décevantes en 2008 (17,23 millions d'exemplaires), il se rattrape en 2010 avec Call of Duty : Black Ops. Cet opus, qui se déroule durant la guerre froide, fait mieux que Call of Duty : Modern Warfare 2 (2009) en termes de chiffres de vente (30,71 millions d'exemplaires, un record) mais aussi de gameplay en proposant de nombreuses innovations qui le distingue des jeux développés par le studio concurrent.

L'année suivante, un troisième studio, Sledgehammer Games, entre dans la danse et développe, en compagnie d'Infinity Ward, Call of Duty : Modern Warfare 3 (2011). Une décision stratégique d'Activision, qui instaure ainsi un nouveau cycle de trois ans de développement pour chaque nouvel opus de sa franchise et renforce encore la concurrence chez les développeurs des trois studios. Objectif : relancer des ventes en baisse depuis 2011.

2Des jeux taillés pour le multijoueurs et le e-sport

Rapide, nerveux, efficace... Call of Duty s'est rapidement imposé comme une référence pour les affrontements en ligne. Prenant la succession du mythique Counter Strike, le jeu de tir à la première personne d'Activision a su séduire, à partir de Call of Duty : Modern Warfare, une communauté de millions de joueurs sur consoles qui passent des heures à s'écharper en réseau. A titre d'exemple, le jour de son lancement, le 8 novembre 2011, plus de 3,3 millions de joueurs se sont entretués en ligne sur Call of Duty : Modern Warfare 3, rien que sur le Xbox Live. Soit 700 000 joueurs de plus que le précédent record détenu par Call of Duty : Black Ops. 

Flairant le bon filon, Activision n'a eu de cesse à développer le mode multijoueurs de sa série en apportant à chaque nouvel épisode de nombreuses innovations destinées à combler une communauté de plus en plus importante. Classement, bonus favorisant l'efficacité des joueurs, customisation de son avatar et de son équipement... L'éditeur inaugure même en 2010 le téléchargement (payant) de contenus destinés au jeu en ligne avec des packs de cartes et de personnalisation égrainés tout au long de l'année.

La communauté de fans de COD ne fait pas que grandir au fil des épisodes, elle s'organise aussi autour de tournois et de ligues professionnels. Des compétitions de e-sport suivis par des millions de joueurs qui ont suscité la convoitise d'Activision. A la fin septembre, la marque annonçait la mise en place de la "Call of Duty World League", une compétition maison au long court, ouverte à l’international, rappelle 01net.com. Ce sont les joueurs de Black Ops III qui seront les premiers à découvrir les systèmes de division et de classement mis en place.

Le tout doté de 3 millions de dollars, pour récompenser les divers événements locaux et manifestations officielles et encadré par deux professionnels des circuits sportifs et eSportifs : Steve Bornstein, ancien PDG de la chaîne américaine ESPN et du NFL Network (spécialisé dans le football américain), et Mike Sepso, co-fondateur et président de la MLG (Major League Gaming), ajoute 01net.com.

3Un mode zombie mordant

Dans le monde ultra concurrentiel des FPS, la saga Call of Duty a su se démarquer en proposant un mode de jeu bien barré et original. Alors qu'il ne s'agissait que d'un délire interne des développeurs de Tryarch qui n'était pas censé voir le jour, Activision décide d'inclure cette option dans COD : World at War en 2008 de façon discrète, comme le rappelle jeuxvideo-live.com. Mais face au succès rencontré par ce mode de jeu, l'éditeur a décidé de l'inclure dans chaque épisode et d'en assurer ouvertement la promotion.

Mieux, au fil du temps, le mode zombie a vu son scénario s’épaissir et de nombreuses stars du petit et grand écran sont venus prêter leur voix et leur physique au jeu. Bruce Campbell, Rose MacGowan, Ron Perlman, Danny Trejo, Sarah Michelle Gellar ou encore Jeff Goldblum ont participé à ce casting qui sent bon la série B.

Jouissif, bien ficelé et offrant une aventure en coopération addictive, le mode zombie est si apprécié par les joueurs qui est désormais devenu un véritable argument de vente pour la série COD. Activision n'hésite pas ainsi à le mettre en avant lors de ses diverses campagnes promotionnelles.

4Des campagnes promotionnelles ultra-efficaces

Au-delà des qualités intrinsèques des différents jeux qui offrent chaque année de nombreuses améliorations, la saga Call of Duty bénéficie aussi de campagnes de pub aussi importantes que réussies. Pour chaque nouvel opus, Activision n'hésite pas à débloquer un budget marketing évalué à plusieurs dizaines de millions de dollars, avance Le Figaro, et cela se voit à l'écran.

En plus des trailers dévoilant l'histoire ou les modes de jeu qui permettent d'avoir un aperçu de chaque nouvel épisode, Activision a lancé, à l'occasion de la sortie de Call of Duty : Black Ops en 2010, les "live action trailers", accompagnés du slogan "Il y a un soldat en chacun de nous". Ces vidéos, qui mettent en scènes des joueurs lambdas, accompagnés de stars du cinéma ou du sport, plongés au cœur d'un champ de bataille réaliste, sont devenues de plus en prisées par les fans.

Face au succès grandissant de ces clips drôles et efficaces, Activision n'a pas hésité à s'attacher les services de réalisateurs de cinéma comme Guy Ritchie en 2012 pour Call of Duty : Black Ops 2 pour un "live action trailer" où l'on peut croiser Omar Sy ou Robert Downey Jr.

Cette année, C'est Michael B. Jordan (Les 4 Fantastiques, Creed) et Cara Delevingne (Suicide Squad), qui sont à l'honneur dans ce clip qui met une nouvelle fois en avant un joueur lambda qui se révèle être une machine de guerre.