Ça vaut le coup d’acheter "White Night" ?

Parce qu’il n’y a pas que Call of Duty ou Assassin’s Creed dans la vie, Pop Up’ se penche aussi sur les jeux vidéo indé. White Night, disponible en téléchargement depuis mars 2015, est la première production d’OSome, un studio fondé par trois Français passés chez Eden Games (Alone in the Dark).

White Night, c’est le retour du survival horror à l’ancienne. Dans l’Amérique des années 30, vous incarnez un clone d’Humphrey Bogart, blessé dans un mystérieux accident de voiture. A la recherche de secours, l’homme s’aventure dans un manoir peu engageant, plongé dans le noir et rempli de fantômes plutôt hostiles. Un jeu déroutant, à tester surtout si...

Vous n’avez pas peur du noir (et blanc)

Financé en partie par le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC), White Night est un jeu dont la plus grande réussite est à attribuer à sa direction artistique. Fortement inspirée par l'expressionnisme allemand dans sa gestion de la lumière, elle puise son inspiration dans des références du genre comme Le Cabinet du Dr Caligari, film muet sorti en 1920 bien connu des cinéphiles.

Dans un univers plus contemporain, White Night évoque également le Sin City de Frank Miller. Mais c’est surtout du court-métrage d’animation de Richard McGuire, Peur(s) du noir, que White Night se rapproche le plus avec son univers très graphique, conçu presque exclusivement en noir et blanc.

Plongé dans l’obscurité, le héros de White Night ne survit que grâce aux quelques points de lumière qu’il parvient à dénicher pendant son inspection du manoir. Seuls les interrupteurs (lorsqu’ils fonctionnent) et une poignée d’allumettes lui permettent de progresser sans être assailli par une "chose" (parfois juste un son) qui le tue en une dizaine de secondes. Ici, le noir et blanc n’est pas seulement esthétisant, il est un véritable élément de gameplay.

Vous aimez lire

“Je vais appeler ça un jeu littéraire au sens où il y a énormément de texte à lire et on a fait en sorte que tout soit super agréable à lire. L'histoire se déroule normalement dans le jeu mais il y a énormément de "backstory" à lire à travers des livres, des photos, des images. On a été très très loin dans la profondeur du récit", explique à Gameblog Ronan Coiffec, le directeur de la création d’OSome.

Outre quelques clés, photos et énigmes à résoudre, l’exploration du manoir permet surtout au joueur de découvrir des notes, extraits de journaux intimes ou unes de quotidiens indispensables à la compréhension de l'histoire du lieu. Interrogé par Allociné, Sébastien Renard, co-créateur du jeu, se veut toutefois rassurant : “White Night est un jeu un peu littéraire. Mais ça ne doit pas faire peur, ça reste du jeu vidéo !”

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Vous aimez prendre votre temps

Avec son ambiance de vieux film noir rythmé par une voix off lancinante, White Night impose au joueur de prendre son temps. Un choix qui s’explique aisément quand on sait que les créateurs du jeu ont tous bossé sur Alone in the dark, la référence du survival horror en vue à la troisième personne (sorti en 2008). “Au niveau gameplay, c’était un jeu où il n’était pas forcément évident de rentrer dedans. Ce n’était pas un jeu d’action, c’était assez lent, il fallait prendre le temps d’explorer le manoir et notamment le sous-sol. Des choses qu’on a voulu préserver dans White Night. Je me souviens d’ailleurs qu’en interne, on a résisté plein de fois à ne pas rajouter d’éléments trop pêchus, par souci de préserver justement ce monde et cet équilibre qu’on adore", confie Mathieu Frémont, un des cofondateurs de OSome et directeur de production de White Night.

Effectivement, dans White Night, le héros, blessé, se déplace (trop) lentement dans des décors en 3D filmés par une succession de caméras à angles fixes. Un parti pris qui accentue la difficulté mais qui rend également le gameplay un peu rébarbatif.

Et ne comptez pas sur la sauvegarde automatique pour vous faire progresser. Comme les fameuses safe rooms de Resident Evil, notre héros doit trouver des fauteuils dans lesquels s’asseoir pour pouvoir valider sa progression. Tout cela (ainsi que les multiples allers-retours) rend sa progression assez fastidieuse. A réserver aux plus patients.