Cinq choses à savoir sur Daredevil avant de regarder la série sur Netflix

Netflix a le béguin pour les avocats. Après avoir lancé Better Call Saul, le spin-off de Breaking Bad, qui suit les aventures d'un avocat peinant à joindre les deux bouts, à Albuquerque, le service de vidéo à la demande s'attaque à un autre spécialiste des tribunaux : Matt Murdock, plus connu sous le nom de Daredevil.

Cette nouvelle série, composée de 13 épisodes, démarre vendredi 10 avril sur Netflix. Elle revient sur les aventures d'un avocat aveugle depuis sa jeunesse, mais dont les autres sens sont sur-développés, et qui a décidé de combattre le crime derrière un masque. Mais, avant de découvrir la série Daredevil, Pop Up' vous propose cinq choses à savoir sur ce super-héros mythique de Marvel.

Il a sauvé Marvel de la faillite

Si les studios Marvel enchaînent aujourd'hui les succès au cinéma (Iron Man, Captain America, Spiderman, Avengers et bientôt Avengers : Age of Ultron) et règnent sur les comics, il fut un temps où cette entreprise, fondée en 1939, a failli tout simplement disparaître. Déclarée en faillite en 1996, la célèbre entreprise de comic books, basée à New York, a été sauvée par un article de la loi sur les liquidations et a dû son salut à la clairvoyance de deux investisseurs, Ike Perlmutter et Avi Arad. Pour relancer des ventes de comics en berne, la direction de Marvel décide de confier à de jeunes dessinateurs la destinée de quatre personnages eux aussi en perte de vitesse : The Punisher, The Inhumans, The Black Panther et... Daredevil.

Leur mission : donner un coup de jeune à ces super-héros et à l'image de la compagnie à travers la série Marvel Knights. Sous les crayons de James Palmiotti et Joe Quesada et avec le réalisateur Kevin Smith au scénario, Daredevil effectue un retour au premier plan et réalise d'excellentes ventes, grâce à un scénario plus adulte. Ce succès, appuyé par la promotion assurée par Kevin Smith dans les médias, lance la machine Marvel sur de bons rails, comme l'explique James Palmiotti, dans l'excellent documentaire Marvel Renaissance. "C'est à ce moment-là qu'Hollywood a commencé à s'intéresser aux comics, assure le dessinateur. Si un réalisateur comme Kevin Smith s'y intéressait, cela signifiait que d'autres films étaient possibles. D'un seul coup, tout le monde à Hollywood voulait faire le personnage avec lequel il avait grandi." Les contrats avec les studios de cinéma se sont alors enchaînés et les ventes de comics sont reparties à la hausse. De quoi susciter l'intérêt de Disney, qui a racheté Marvel en 2009 pour 4 milliards de dollars.

C'est l'avocat des super-héros

Derrière le masque de Daredevil se cache Matt Murdock, un avocat respecté. Sa spécialité, prendre la défense des personnes qui n'ont pas les moyens de se payer un bon avocat dans le quartier déshérité de Hell's Kitchen (Les cuisines du diable, en VF), à New York. Une activité qui lui permet aussi de continuer à combattre le crime organisé lorsqu'il laisse son costume de justicier à la maison.

Une double casquette qui l'amène parfois à défendre devant les tribunaux des super-héros comme Spiderman, Venom (Le procès de Venom) ou Tigre Blanc (Daredevil, tome 6) quand ces derniers se retrouvent confrontés à la justice. Mais son plus célèbre et compliqué client reste Hulk. On peut ainsi retrouver Matt Murdock prendre la défense du géant vert à l'occasion d'un épique procès où le professeur Banner risque la peine de mort pour avoir ravagé New York (Ultimates, volume 2). Un échec, puisque malgré une défense acharnée Hulk sera condamné à la peine capitale.

A noter, le duo Hulk-Daredevil a même eu droit à un épisode télé spécial tiré de la série L'incroyable Hulk, avec le célèbre Lou Ferrigno, en 1989. Dans ce téléfilm, Hulk est accusé de viol après être intervenu dans le métro d'une ville dirigée par le Caïd, le célèbre ennemi de Daredevil. Matt Murdock décide alors de prendre la défense du professeur Banner dans un procès qui marque la première apparition à la télé de l'"homme sans peur", joué par Rex Smith (comme ça, ça ne vous dit rien, mais si je vous dis Tonnerre Mécanique...)


Cross over l'Incroyable Hulk - Daredevil par Bixby84

Il a eu droit à une (horrible) adaptation au cinéma

Alors que la machine Marvel commence à peine à chauffer au cinéma (X-Men en 2000 et Spiderman en 2002 réussissent un carton au box-office), le studio décide d'adapter sur grand écran en 2003 l'un de ses super-héros les plus connus, Daredevil. Et pour réussir son coup, le studio met le paquet. Sur le papier, le film bénéficie d'un casting de rêve avec Ben Affleck dans le rôle de l'homme sans peur, Colin Farrell (le Tireur), Jennifer Garner (Elektra), Michael Clarke Duncan (le Caïd) et Jon Favreau (Foggy Nelson), et d'un budget de près de 80 millions de dollars pour un film qui ne nécessite pas de nombreux effets spéciaux. Problème, la réalisation et le scénario, confiés à Mark Steven Johnson (à qui l'on doit aussi le très mauvais Ghostrider), sont catastrophiques : les scènes de combats sont ratées, les dialogues écrits par un enfant de 5 ans et la direction d'acteurs inexistante (Ben Affleck n'est jamais juste et Colin Farrell cabotine un maximum). Sans oublier une bande-son torpillée par Nickelback et Evanescence.

Résultats : des chiffres très médiocres au box-office et une franchise qui finit à la poubelle jusqu'à ce que Netflix décide, douze ans plus tard, de se pencher dessus. Et, comme si cette adaptation ciné n'avait pas fait suffisamment de mal au 7e art en général, et aux fans de Marvel en particulier, Daredevil donnera naissance deux ans plus tard à un spin-off, centré sur Elektra. Pour un résultat tout aussi ridicule. Au final, la première adaptation ciné de Daredevil n'aura fait que deux heureux : Ben Affleck et Jennifer Garner, qui se seraient enamourés durant le tournage et qui ont eu, depuis, trois enfants.

Il inaugure une nouvelle phase pour Marvel à la télé

Netflix n'en a pas fini avec les super-héros. Bien au contraire. En compagnie de Marvel et de Disney, le service de vidéo à la demande a prévu d'adapter en série deux autres personnages charismatiques : A.K.A Jessica Jones (2015) et Luke Cage (2016). La première est une super-héroïne qui range au placard son costume après un stress post-traumatique pour ouvrir une agence de détective. Objectif : aider certains de ses confrères dotés de super-pouvoirs. Quant au second, il s'agit d'un homme à la peau indestructible originaire de Harlem qui, après avoir fait de la prison pour détention d'héroïne, cachée par des policiers, loue ses services pour combattre le crime. 

 DaredevilLukeCageIronFistJessicaJones1

Un troisième personnage issu de l'univers de Marvel, Iron Fist, pourrait lui aussi avoir droit à sa propre série en fonction des audiences des autres shows basés sur ses collègues super-héros. Et comme Netflix voit grand, Daredevil, Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist, qui ont pour point commun de tous œuvrer à New York, vont se retrouver pour une autre série, nommée The Defenders. Une bonne façon aussi pour Marvel d'introduire de nouveaux personnages, sans passer par la case cinéma, en vue de lancer Civil War, en 2016, qui met en scène une guerre fratricide entre tous les super-héros menée par Iron Man et Captain America.

Il déchire dans cette adaptation sur Netflix

Les premiers journalistes qui ont pu voir la série diffusée sur Netflix vendredi 10 avril sont unanimes. Daredevil est une réussite. Le site Variety estime ainsi que, grâce à un style "brutal" et "réaliste" qui affiche "un ton semblable aux épisodes dessinés par Frank Miller dans les années 1980", ce show semble "taillé pour le succès". Le site de l'hebdomadaire Elle affirme de son côté que "Marvel’s Daredevil est une série secouante qui, après un premier épisode un peu amorphe, prend toute sa (quatrième) dimension de thriller".

Le site Ecran large, même s'il semble séduit, se montre toutefois plus prudent. "Difficile de savoir si la saison conservera tout du long sa hargne remarquable, il est tout aussi hasardeux de pronostiquer si le show parviendra à sauvegarder sa patte face à des productions voisines peut-être plus ouvertement tournées vers le grand public. Bref, Daredevil est encore un grand point d'interrogation, explique le journaliste. Une chose est sûre, si la série semble rompre totalement avec les canons esthétiques mis en place par Marvel (en terme de violence notamment), le début de réponse qu'elle apporte s'avère des plus passionnants."