Ateliers bleus

atelier bleu d'un oiseau jardinier.

Bérézina au square

Vous connaissez la crise de nerf du samedi après-midi au square avec l’enfant qui décide d’apprendre à jouer au ping-pong ? Sans doute que oui… «Parce qu’en plus, Maman, c’est un cadeau de papa », ok ok, l’argument choc est lancé, mais ce qui me décide c’est autre chose, et d’ailleurs son père y a pensé aussi en lui offrant ces raquettes, c’est que cette petite partisane du moindre effort n’a pas réalisé que le ping-pong est un SPORT et que paf, je vais en profiter, la faire bouger un peu. Mauvaise idée, mauvaise idée vraiment : l’enfant en colère de ne pas pouvoir enchaîner ne serait-ce qu’un seul échange, râlant d’aller chercher cinquante fois la balle sous la table, en rage de mes airs doctes expliquant ceci ou cela, en pleurs de marcher sur trois balles en ¼ d’heure. Exit le ping-pong avec Maman, « y aurait eu Papa je suis sûre que ça aurait été mieux », mais c’est bien sûr, évidemment, comme d’habitude. En attendant, son père est à Pétaouchnok et là, c’est la Bérézina au square, on va devoir remiser les raquettes jusqu’à la fin des temps.

Mais c’était sans compter sur l’atelier bleu Tennis de table qui vous arrive comme un cadeau, Haha !

Swing après la cloche

Il faut expliquer à tous ceux qui ne vivent pas à Paris ce que sont ces merveilleux ateliers bleus : Des associations Loi 1901 présentes dans toutes les écoles élémentaires publiques de la ville. Chaque école, après la classe, ouvre ses murs et prête ses sols à des ateliers culturels et sportifs. Si je lis bien les chiffres sur le site de la ville de Paris, il y a environ 800 ateliers bleus culturels et 1 460 ateliers bleus sportifs dans les 338 écoles élémentaires publiques de la capitale. Autant dire que ça swing sévère après la cloche.

La vie en bleu

Pour dire les choses trivialement, terminé le stress de :

- Prendre une baby-sitter-qui-coûte-un-bras le mercredi après-midi pour faire faire de l’athlétisme à l’enfant.

- (Pire) prendre une RTT tous les mercredis pour que son môme aille au conservatoire suer sur les portées et n’avoir plus de RTT pour les jours où l’enfant est malade.

- (Encore pire) jongler avec des mamans bénévoles envers qui l’on est redevable ad vitam aeternam pour le cours de danse du mercredi (jour maudit, franchement).

Alors, c’est vrai, ma gamine ne sort pas beaucoup de l’école ; mais en même temps, depuis trois ans, elle a fait du ping-pong et du judo, elle a appris à jouer aux échecs et cette année elle fait du cirque. Sans que ça me coûte le moindre effort physique et mental. Que demander de mieux ? Les ateliers bleus, on croirait que c’est un truc créé exprès pour les monoparents qui n’ont pas de don d’ubiquité, vous ne trouvez pas ? Personnellement, ça me sauve de ma sempiternelle culpabilité, héhé, ça me donne envie de danser tellement c’est bien pensé.

Il faut je crois encore et toujours dire du bien des infrastructures périscolaires de la ville de Paris et je mesure, en comparant avec des situations différentes dans d’autres villes, la chance que j’ai de vivre ici en parent solo.