Ouverture le dimanche : Macron a-t-il favorisé les centres commerciaux parisiens ?

Dans certains magasins parisiens, les touristes viennent du monde entier pour consommer. Et pour qu’ils dépensent toujours plus, le gouvernement à un projet : douze zones touristiques internationales (ZTI) dans lesquelles les boutiques pourront ouvrir 7 jours sur 7 et jusqu’à minuit.

Pour tracer ces zones, Emmanuel Macron a retenu trois critères : « le rayonnement international, l’affluence exceptionnelle de touristes étrangers » et « l’importance des achats ». Parmi ces ZTI, les Champs-Elysées, Montmartre ou les Grand Boulevards ne surprennent guère. En revanche, les centres commerciaux Italie 2 et Beaugrenelle sont moins réputés pour leur affluence touristique. Les directions de ces deux galeries marchandes revendiquent 20% de clients étrangers mais ne communiquent pas sur le montant de leurs dépenses.

L’action FNAC a grimpé de 6%

Pour la mairie de Paris, Bercy a délimité des zones touristiques pour ouvrir un maximum de magasins le dimanche, ce que dément le ministre de l’Economie. Seule certitude, certains sortent gagnants de ce découpage. Toutes les FNAC parisiennes se situent notamment dans ces zones. Les investisseurs ne s’y sont pas trompés, dès l’annonce du tracé, l’action du groupe a grimpé de 6%. Le service de presse de la FNAC n’a souhaité faire aucun commentaire tant que le tracé de ces zones n’est pas définitif. A Bercy, on se défend : il ne faut voir aucun favoritisme dans le tracé de ces 12 zones.

Etat : les discrètes nominations de l'été

Pendant l’été, les rédacteurs du Journal officiel n’ont pas chômé. Six nominations et promotions ont attiré l’attention de L’œil du 20 heures. Parmi les heureux, deux anciens membres de cabinets ministériels ont été nommés préfets, Bertrand Gaume en Corrèze et Philippe Mahé en Meurthe-et-Moselle. L’ancien directeur de cabinet de Jean-Marc Ayrault, Christophe Chantepy, est devenu le nouvel ambassadeur de France en Grèce.

33 000 euros mensuels

François Brottes, député de l’Isère et président de la commission des Affaires économiques, a été nommé à la tête de RTE (Réseau de transport d'électricité), importante filiale d’EDF. C’est la première fois qu’un député va quitter son mandat en cours de législature pour présider une entreprise publique. Son prédécesseur gagnait 33 000 euros par mois. L’ancienne secrétaire nationale à la culture du PS a été nommée au poste très convoité d’inspectrice générale des affaires culturelles.

Enfin, Marie-Arlette Carlotti, l’ancienne ministre déléguée aux Personnes handicapées, a été nommée présidente du Haut comité pour le logement des personnes défavorisées. Dans son carnet de promesses, François Hollande s’était pourtant engagé à « rendre irréprochables les nominations aux plus hauts postes de l’État » en les soumettant au contrôle du Parlement.

L’Élysée se défend de toute nomination de complaisance et assure que certains postes ont été proposés à des personnalités politiques qui ont fait carrière dans la droite. Parmi eux, Michel Cadot a été nommé préfet de Paris cet été. C’est un ancien des cabinets Villepin et Alliot-Marie. C‘est aussi un diplômé de l’ENA promotion Voltaire... comme François Hollande.

VIDEO. Des travailleurs détachés roumains embauchés par le PS ?

Le Parti socialiste n’est pas à une contradiction près. Des salariés roumains au statut de détachés ont été embauchés pour monter le campus de l’université d’été du PS à la Rochelle. C’est légal, mais pour un parti qui fustige le dumping social, ça pose question. Au PS on plaide l’ignorance. Difficile pour les responsables socialistes d’avoir eu connaissance de la cascade de sous-traitants derrière leur prestataire événementiel.

Une douzaine de Français embauchés.

Les travailleurs roumains gagnent le SMIC mais les charges sociales sont payées en Roumanie comme le permet la législation européenne. Malgré tout, le PS a souhaité mettre fin à la polémique 24h avant le début de l’université d’été. Les Roumains ont été remerciés, une douzaine de Français les remplace.

VIDEO. Les panneaux le long des routes, stop ou encore ?


Les panneaux publicitaires vont ils disparaître de l’entrée des villes ? Pas si sûr. Entre les centres commerciaux et les restaurateurs, personne ne semble pressé de démonter ses pré-enseignes pourtant illégales et passibles d’une amende de 7 500 euros depuis le 13 juillet 2015 dans la majorité des communes.

2492 communes ne sont pas concernées

Les commerçants ont pourtant eu le temps d’appliquer cette loi votée en 2010 qui accordait un délai de cinq ans aux professionnels pour se mettre à jour. Les préfectures commencent tout juste à hausser le ton. Dans le Pas-de-Calais, 81 procédures ont été engagées. C’est peu par rapport aux centaines de panneaux qui bordent les routes. D’autant que la loi prévoit des exceptions. Les villes de plus de 10 000 habitants ne sont pas concernées, tout comme certains villages, quand ils sont rattachés à de grandes unités urbaines (+ 100 000 habitants). Alors entre ceux qui ne jouent pas le jeu, et une loi pleine de trous. Pas de doute, on est bien dans l’affichage.

VIDEO. La bonne formule d’UberPop pour recruter ses chauffeurs

L’Œil du 20h aime prendre des risques. Et quoi de plus dangereux ces temps-ci que de tenter de s’inscrire pour devenir chauffeur UberPop ? Pour savoir comment ces derniers sont recrutés, l’Œil du 20h s’est rendu à l’une des sessions d’information de l’entreprise. A écouter le discours des cadres d’Uber, il n’y a aucune inquiétude à avoir.

Bien payé et sans risque

Uber promet jusqu’à 150 euros par soirée pour un travail qui ressemble, dans les mots, à celui de taxi. Pourtant, l’entreprise propose un “contrat de service de conducteur” et ne sera donc pas l’employeur du chauffeur et décline donc toute responsabilité sur les revenus non déclarés.

Pire, face à la polémique qui monte, les cadres d’UberPop auraient tendance à un peu s’arranger avec la réalité. La perquisition au siège de l’entreprise ? “Les policiers sont venus nous rencontrer dans nos locaux. On a des relations cordiales avec eux”, répond le formateur avant d’affirmer que les contrôles policiers sont “très rares”. Le gouvernement recense pourtant 420 procédures judiciaires à l’heure actuelle.

VIDEO. Alerte rouge au moustique tigre (ou presque)

L’ennemi public numéro 1 est en cavale et risque de sévir tout l’été. Selon de nombreux médias locaux et nationaux, le moustique tigre a colonisé dans une vingtaine de départements en 2015. A l’origine de cette information, une carte diffusée par vigilancemoustiques.com, un site pas totalement désintéressé sur lequel l’Oeil du 20h a mené l’enquête.

Une pub pour anti-moustique avec des données de 2014

A première vue, le site revendique son indépendance. Il y est néanmoins indiqué qu’il a été créé par Stéphane Robert, également directeur général d’un laboratoire qui commercialise des anti-moustiques. Des répulsifs dont les publicités figurent en bonne place sur le site “Vigilance moustiques”. Interrogé, le créateur du site rappelle le caractère objectif des données qui sont présentées sur son site. Problème : la carte présentée comme la “nouvelle carte 2015” est en fait basée sur des chiffres de l’année 2014 ! Aujourd’hui, aucune épidémie de dengue ou de chikungunya n’est à craindre en France. Et dans la vie, c'est bien connu, plus les informations sont à jour, moins on risque de se faire enfumer.

VIDEO. Quand Uber recrute au ministère des Transports

Chez Uber, malgré la polémique, c’est le boom des embauches. L’entreprise ne recherche pas des chauffeurs, mais une armée de petits génies pour développer la marque. Sa dernière prise de guerre est de taille puisque son nouveau directeur de la communication vient directement du ministère des Transports. L’Oeil du 20h s’est intéressé à ce transfert du public vers le privé.

L’ancien meilleur ennemi

Auprès d’Alain Vidalies, Grégoire Kopp était conseiller en communication depuis dix mois. Son recrutement chez Uber peut prêter à sourire. En décembre 2014, il n’avait pas de mots assez durs pour décrire l’activité de la start-up. Uber, symbole d’“un capitalisme dérégulé” ou encore “Uberpop sciemment illégal” déclarait alors le nouveau patron de la com’ de l’entreprise sur son compte Twitter.

D’un point de vue déontologique, l’affaire s’est déroulée dans les règles. Grégoire Kopp a saisi le comité de déontologie de la fonction publique. Ce dernier a rendu un avis positif sur son recrutement dans le privé, mais à une condition : pendant trois ans, Grégoire Kopp devra couper tout contact professionnel avec ses anciens collègues et tous ceux dans les ministères qui gèrent le dossier sensibles des VTC.

VIDEO. Quand les retraites (chapeau) des grands patrons ne connaissent pas la crise

Golden Hello, parachute doré ou retraite chapeau… décidément, pour désigner les bonus des grands patrons, le monde de la finance a peu de limite dans le vocabulaire et le montant des primes. Récemment, c'est la retraite chapeau de l'ancien PDG de PSA qui faisait polémique. Peut-on vraiment encadrer ces pensions  payées par les entreprises et qui s'ajoutent à la retraite de base du dirigeant ? L’Oeil du 20h a décortiqué une par une les rémunérations des grands patrons des entreprises du CAC 40.

A l’heure actuelle, 27 grands patrons bénéficient d'une retraite chapeau, 13 n’en toucheront pas. Sur le podium des patrons les mieux récompensés se trouvent Henri de Castries d’AXA, Jean-Paul Agon de l’Oréal et Franck Riboud de Danone. Ces rémunérations sont très importantes, mais sont distribuées par des entreprises qui se portent bien, ce qui n’est pas toujours le cas.

Les primes viennent remplacer les retraites disparues

Le code Afep/Medef, rédigé par les organisations patronales, est censé encadrer ces dispositifs, mais il ne suffirait pas. Le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, propose donc de durcir - un peu - le dispositif en limitant les sommes à distribuer et surtout en liant retraite chapeau et performance de l'entreprise.

Mais certaines sociétés ont peut-être déjà trouvé la parade. Chez Schneider Electric, la retraite chapeau de son PDG a bien été supprimée. Mais elle a été remplacée par “une rémunération complémentaire” estimée à 470.000 euros par an et plus de 4 millions d’euros de prime.

VIDEO. Puteaux, la ville où il fait bon vivre

Si certaines villes de France croulent sous les dettes, Puteaux roule sur l’or. Dans cette banlieue chic de Paris, on n’a pas de pétrole, mais on a des sièges sociaux. Les tours du quartier de la Défense rapportent 90 millions d’euros chaque année aux caisses de la ville. Grâce à ses florissantes finances, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, maire de la ville depuis dix ans et fraîchement réélue, peut se permettre de choyer ses 45.000 administrés. Tous ? Peut-être pas. L’Oeil du 20h a enquêté.

Pas de colonie pour les enfants d’opposants

A Puteaux, les cadeaux de la mairie sont réguliers : des cartables pour les écoliers aux aspirateurs pour les personnes âgées. Et selon des documents que l'œil du 20H a pu consulter, certains habitants attendraient de la part de la mairie quelques avantages en échange de leur vote.

L’Oeil du 20h a aussi pu se procurer une liste des demandes d'inscription pour les colonies de vacances de la ville. La règle officielle d'attribution est simple : "premier arrivé, premier servi”. Or, sur ce document, face à certaines demandes, des mentions comme “NON” ou “liste d’attente définitive”. Ses candidatures sont-elles celles d'enfants d'opposants ?

VIDEO. Nutella : l’énorme tartine de Ségolène Royal

Parfois, un incident diplomatique peut se nouer dans les rayons de supermarché. C’est en tout cas ce qu’il vient de se passer entre la France et l’Italie. En cause : une déclaration de Ségolène Royal sur Canal+ lundi à propos du Nutella. La ministre de l’Environnement a conseillé aux Français de ne pas acheter de la fameuse pâte à tartiner transalpine, coupable selon elle d’être le symbole de la déforestation tropicale. Depuis, l’ancienne candidate à l’élection présidentielle s’est excusée pour ses propos. L’Oeil du 20h a voulu comprendre pourquoi.

Ferrero, coupable en voie de rédemption

Dans le monde, des millions d’hectares de forêts tropicales ont disparu pour laisser la place à la culture intensive de palmiers et à l’extraction de l’huile de palme que l’on retrouve dans les pâtes à tartiner. Et dans ce phénomène, Ferrero, le producteur du Nutella, a depuis longtemps une responsabilité directe.

Cela dit, l’entreprise s’est engagée depuis deux ans à changer ses pratiques. Si elle n’a pas promis de replanter les arbres coupés, elle a signé une charte pour se fournir progressivement de manière durable, des engagements soutenus par l’ONG Greenpeace et que toutes les marques de l’agro-alimentaire n’ont pas pris. Conclusion : Ségolène Royal s’est peut-être trompée de cible en appelant au boycott d’une marque qui produit 30% de sa pâte à tartiner… en France.