Le Dalaï Lama, gênant pour le gouvernement ?


Pour le Dalaï Lama, en France, il y a des portes qui ne s’ouvrent pas : celles de l’Elysée, Matignon, ou du ministère des Affaires étrangères.

En 2008, Jean-Marc Ayrault, député maire de Nantes, faisait pourtant la leçon au président Nicolas Sarkozy. Il lui reprochait de ne pas recevoir le Dalaï Lama. Je pense que c’était le devoir de la France, le devoir des autorités françaises, donc du président de la République de le rencontrer. Je pense que c’est une faute politique”, disait Jean-Marc Ayrault.

L’ancien maire de Nantes, en grand défenseur de la cause tibétaine, recevait même le Dalaï Lama, prix Nobel de la paix en 1989. Aujourd’hui, Jean-Marc Ayrault est ministre des affaires étrangères, et il n’a pas prévu de rencontrer le Dalaï Lama. Son cabinet explique : “Il est dans des responsabilités différentes. Mais je pense qu’il n’a pas changé d’avis. Ce n’est pas la même chose d’être élu local que d’être ministre des affaires étrangères”. Au gouvernement, aucun ministre n’a prévu de rencontrer le Dalaï Lama. Le président François Hollande non plus.

Pourquoi le Dalaï Lama n’est pas reçu par le gouvernement ?

Il s’est retiré de la vie politique, mais il reste le guide spirituel des tibétains. Pour Noël Mamère, député qui défend la cause du Tibet, envahi par la Chine dans les années 50, c’est une histoire de gros sous. “La France se dit qu’en recevant le Dalaï Lama qui défend son pays, qui n’en demande même pas l’indépendance mais l’autonomie, ça va nous supprimer des marchés avec la Chine qui est un client très important, mais les autorités se trompent”

S’il n’est pas reçu en France, d’autres responsables politiques eux accueillent le Dalaï Lama : Barack Obama en juin dernier ou Angela Merkel.