Peut-on croire les palmarès des entreprises où il fait bon travailler ?


Le palmarès des entreprises où il fait bon travailler. Des classements très sérieux paraissent chaque année. Dans ces entreprises, l’ambiance entre collègues est excellente. Les avantages sont nombreux et on a le sentiment d’être bien payé. Devinez qui a remporté la palme cette année ? Decathlon, et Mcdonalds. Comment ont-elles obtenu cette distinction ?

Dans le classement 2017 des entreprises où il fait bon travailler. Décathlon obtient le premier prix. Trop fière, l’entreprise en a même fait un clip. C’est une société privée Great place to work, qui a fait ce classement. Première surprise, pour y figurer, les entreprises doivent payer. Décathlon a commencé par régler 20 000 euros à Great Place to work. Ensuite ce questionnaire est envoyé à tous les salariés. On leur demande si l’ambiance est conviviale ou encore si le travail est rémunéré à sa juste valeur.

Mais quelle est la valeur de ce sondage ?

Seuls, 40% des salariés ont répondu. Dans une note interne que nous nous sommes procurée. Decahtlon avoue que ce taux de réponse pour un sondage, n’est pas assez significatif : “De 30 à 60%, les résultats ne sont pas une vitrine parfaite de la réalité ». Pour finir, l’entreprise constitue, elle-même, un dossier sur ses bonnes pratiques. C’est un tiers de la note !

Pourquoi Decathlon a-t-elle besoin de figurer dans ce palmarès ?

Selon Sebastien Chauvin, syndicaliste à la CFDT, c’est « pour se donner une bonne image. Decathlon fait ça pour aussi compenser les départs liés au turn over. Il est de 20 à 30% en fonction de la catégorie employé ou cadre. Comment on voudrait quitter la première entreprise où il fait bon travailler ? ». Contactée, Decathlon reconnaît que l’enquête n’est pas parfaite, mais trouve les résultats encourageants.

Deuxième sur le podium : McDonald’s. Le bien-être au travail, chez Mcdo ? Depuis un an, ce n’est pas vraiment ce qui fait la une de l’actualité. Nous avons recensé 13 Mcdo où des salariés se sont mis en grève pour dénoncer leurs conditions de travail. Il y a quelques jours, c’était à Paris.  Parmi les manifestants, une responsable des ressources humaines, qui souhaite rester anonyme : “Travailler à temps partiel, pour moins d’un smic, c’est très compliqué. Il faut savoir que nos salariés vivent avec 700 ou 800 euros par mois.”

Alors comment McDonald’s a-t-elle obtenu la deuxième place de ce classement ? Qui a répondu à ce questionnaire ? Mcdo n’a pas envoyé le questionnaire à ses 70 000 salariés, mais seulement à 2000, sélectionnés de façon aléatoire. C’est écrit dans un document interne que nous nous sommes procuré.

Même l’entreprise qui réalise l’enquête avoue que ce n’est pas la meilleure méthode : “Notre recommandation, c’est d’interroger tout le monde (...) comme ça vous avez une vision beaucoup plus complète”, confie un responsable de la presse de Great Place to Work.

McDonalds affirme ne pas être surpris par sa deuxième place au classement. Quant aux grèves sur les conditions de travail, nous aussi, nous avons envoyé un questionnaire à Mcdo. Pas de réponse, on reste sur notre faim !

Publié par L’Œil du 20 heures / Catégories : Non classé