Soupes, bouillons et consommés, y'a-t-il vraiment de la viande dans vos potages ?


A l’oeil du 20 heures, en ce début d’automne, on a voulu se réchauffer en cuisinant une bonne soupe "poule vermicelles". Mais la jolie cuisse de poulet présente sur l'emballage, on ne l’a pas vraiment retrouvée dans notre assiette.

D'ailleurs, quand on regarde l’étiquette, il n’y a que 4% de volaille. Même chose pour une soupe délice de poulet "Royco". Bien après l’amidon de pomme de terre, les croûtons, l’huile de palme, le sel, apparaît la viande de poulet à 2%.

Pourquoi si peu ? "Ça permet de donner un goût", répond le responsable de chez Continental Foods, fabricant de la soupe Royco. Ne mettre que 2% de poulet dans cette soupe délice de poulet, en fait c’est tout à fait légal.

Ces produits sont conformes au code des bonnes pratiques pour les soupes, bouillons et consommés (voir ci-dessous). Un texte rédigé par le syndicat des fabricants de bouillons et potages, bref les industriels.

Voilà ce qu’il prévoit : pour 1 litre de bouillon de viande, il doit y avoir au minimum 0,67 g d’extrait de viande de bœuf, le poids d’un timbre. Ça paraît peu au regard des emballages qui présentent parfois de beaux morceaux de viande.

Une association de défense des consommateurs, Foodwatch, s’est donc fâchée. Elle a obligé le géant de l'agroalimentaire Nestlé à effacer la viande de son emballage. Contacté, l'industriel explique qu’il n’a pas cédé sous la pression et a simplement rénové sa recette.

La limite autorisée de sel passée de 10 à 12,5 grammes par litre

Le code de la soupe, écrit par les industriels, a eu une autre conséquence : celle sur la teneur en sel des bouillons et autres consommés. Jusque-là, un décret du ministère de l’Agriculture limitait la dose de sel à 10 grammes par litre. Mais il a été supprimé, au profit du code de la soupe qui augmente la limite autorisée de sel de 10 à 12,5 grammes par litre.

Pas très bon pour la santé comme nous l'a confirmé une nutritionniste. Alors pourquoi avoir abrogé ce décret ? Le gouvernement a-t-il cédé aux pressions des lobbyistes ? Roselyne Bachelot, ministre de la Santé à l’époque nous a répondu : "Je n’ai fait l’objet d’aucun lobbying". Cette décision a été prise "pour conformité à la législation européenne".

Plus de sel autorisé dans ces recettes, c’est donc à cause de l’Europe. Quant aux morceaux de viande affichés sur les emballages, pour être sûr d’en avoir dans votre soupe, mieux vaut encore la faire vous-mêmes.

Publié par L’Œil du 20 heures / Catégories : Non classé