Ajouter la peur à la peur...

Votre journal de 20 heures de ce samedi 23 janvier nous a montré vers 20h20 un reportage dans un grand magasin parisien.
Un vendeur attendait avec grande impatience une cliente japonaise bien fortunée qui n’était pas venue à l’heure voulue des achats promis, elle qui vient à Paris quatre fois par an pour agrémenter sa garde-robe. Tout cela en raison des terribles fusillades du mois de novembre.
Je me permets de vous demander ce qui vous autorise à rajouter de la peur à la peur.
Le tout  agrémenté de chiffres précis. Vous voudrez bien me dire si cela était bien utile, car d’une certaine manière cela fera très plaisir aux commanditaires des horribles évènements qui feront très certainement état des résultats induits et  (suivant ce que vous prétendez) très performants de leurs actions horribles dans la capitale.
J’étais aujourd’hui dans un autre grand magasin, au BHV pour le citer. J’y étais content. J’y ai trouvé l’ambiance calme. Il y avait du monde. Cela m’a fait plaisir.
J’aurais pu tomber sur une de vos équipes de reportage qui aurait pu me poser la question de ma présence dans un grand magasin. Elle n’était pas là bien sûr et j’ai regretté de ne pouvoir lui dire que la vie continuait comme avant, et que rien ne devrait changer, sauf à l’améliorer bien sûr.
Cela aurait été bien.Je regrette que vous ne participiez finalement qu’à la construction d’un climat anxiogène. Pire, vous semblez le favoriser. Cela me choque profondément.
En d’autres termes, vous continuez - sur un journal de grande écoute – à vous complaire dans tout ce qui constitue l’après-horreur. Comme si l’horreur n’avait pas suffit.
Comme s’il fallait en rajouter pour détruire un peu plus la confiance que nous avons dans nos valeurs profondes.
Il ne s’agit plus maintenant de nous faire craindre le pire. Il s’agit aujourd’hui très simplement de montrer avec sérénité que nous croyons à nos valeurs, avec la plus grande force.
Ainsi, et sauf à vous taire pour ne pouvoir le faire, il vous faudra en être le relais.
Ce serait bien. Vraiment bien.
Je vous adresse mes meilleurs sentiments, mêlés d’une belle espérance,
@ François  T.