Sida : le "Traitement minute" anti-VIH, ça marche ?

Suite à une soirée pour les médecins généralistes j'ai été amusée par le débat très vif qui a été suscité.
Il s'agissait d'une soirée organisée par le Corevih (réseau de prise en charge pour les patients atteints par le VIH).

J'ai appris que l'on pouvait désormais prescrire en milieu hospitalier le PrEP (prophylaxie pré exposition), un dispositif dans le même esprit que la pilule du lendemain, un comprimé à prendre ponctuellement, qui s'est montré redoutablement efficace pour prévenir une contamination par le VIH suite à un rapport sexuel à risque.
Il consiste dans la prise d’un médicament antiviral (Truvada) avant la prise de risque, soit quotidiennement, soit pris de temps en temps.

Un remboursement prévu en 2016

Les résultats de plusieurs études sur le "traitement minute" du VIH ont été présentés et accepté par le ministère de la Santé avec un remboursement prévu en 2016 (environ 30 euros le comprimé).

Aujourd'hui, la contamination par le virus est un problème connu de tous. Malgré les campagnes de prévention répétées sur la protection contre les Infections Sexuellement Transmissibles, le nombre de contamination par le virus du VIH ne cesse d'augmenter. Cette contamination est essentiellement liée à des rapports sexuels non protégés.
Un constat malheureux aujourd'hui malgré toutes les mesures des préventions : certaines personnes ne se protègent pas systématiquement. Parmi d'autre, quelques milieux sont plus spécifiquement à risque (homme ayant des rapports sexuels avec des hommes, prostitué(e)s...), certains d'entre eux prennent malgré tout ce risque.

Des essais concluants aux Etats-Unis

Des essais à grande échelle aux USA, en Amérique latine et en Asie ont montré que des personnes ayant des comportements sexuels à risque étaient protégées à 70 % par un antiviral prit quotidiennement. Dans certains pays, en particulier aux USA, ce traitement préventif est recommandé à des personnes fréquemment exposées au risque et utilisant peu les autres moyens de protection (Préservatif…).

"Ce traitement ne peut se substituer au préservatif, j’insiste sur ce point, mais il permet de répondre à des situations dans lesquelles le préservatif ne trouve pas sa place et à celles de personnes qui ne peuvent pas, pour différentes raisons, avoir un usage systématique du préservatif alors même qu’elles évoluent au sein de groupes dans lesquels la prévalence et l’incidence du VIH est élevée", dixit Marisol Tourraine.

Le préservatif irremplaçable

Après une première réaction conservatrice, je me suis dit : ça déresponsabilise les gens, ça leur donne un permis de faire n'importe quoi, il va y avoir un trafic de comprimé...
Puis j'ai réfléchi, je me suis dit, ne fermons pas les yeux, ne les rejetons pas et demandons-nous : que pouvons faire pour eux ? Car ils sont là, ils existent !
J'en ai conclu que quoi qu'il arrive certaines conduites qui nous semble déraisonnables voire folles comme se droguer, faire l'amour sans préservatif avec un inconnu... font simplement partie de la nature humaine et que s'il existe un moyen pour baisser la contamination pour ces personnes c'est toujours ça de gagné!
Moins il y aura de VIH, mieux c'est, quel que soit l'aspect moral de la méthode.

C'est la politique de réduction des risques comme la fourniture de matériel stérile pour l'usage de drogues injectables. Je suis pour ces dispositifs.

Cela dit, nous ne dirons jamais assez que le préservatif constitue le meilleur moyen d’éviter la contamination par le VIH ainsi que par les autres infections sexuellement transmissibles.

 

Publié par Souriez vous êtes soignés / Catégories : Non classé