Prélèvement d'organes : que les familles restent consultées !

Concernant l'amendement voté par les députés sur le prélèvement d'organes... Jusqu'ici, chacun est présumé donneur sauf s'il est inscrit clairement sur le registre des refus (dont peu de gens connaissent l'existence).

Quand le patient décédé n'a pas clairement laissé une trace de sa volonté de donner ou pas, la famille est alors consultée... Et heureusement !!! Comment imaginer vider quelqu'un de ses organes sans consulter ses proches, ceux qui seront marqués à vie par la perte de la personne qu'ils aiment ? Le devenir du défunt est primordial pour le deuil de l'entourage, c'est absolument irrespectueux de ne pas rechercher leur consentement.

Une décision difficile

Même si les familles peuvent être amenées à changer d'avis alors qu'il est trop tard, il me semble plus facile de regretter une décision que l'on a prise soi-même (dans un moment de grande détresse, c'est pardonnable), plutôt que d'accepter un geste imposé par des personnes qui ne connaissaient pas le défunt.

En revanche, on constate régulièrement que l'entourage des patients porteurs d'organes greffés (les greffés eux-mêmes étant rarement en assez bonne santé pour donner leurs organes) refusent quant à eux d'être donneurs...

Il faut savoir qu'une greffe peut sauver ou au moins améliorer la qualité de vie de patients. Mais elle peut aussi être vaine lorsque l'on greffe des patients dits "inobservants" qui ne prennent pas leurs médicaments, ne comprennent pas l'enjeu ou encore continuent à grossir ou à fumer malgré les indications médicales, et, ainsi, à mettre en jeu la viabilité de leur greffon.

Sensibiliser la population

Il semblerait intelligent de sensibiliser la population sur le fait de manifester clairement leur position sur le don d'organes, avec des intervenants (médecins et infirmières) qui viendrait expliquer le processus, les besoins en greffons et donner quelques chiffres clés à la faculté ou dans les entreprises ? On pourrait également proposer que son avis soit exprimé sur AMELI, le site de la Sécurité Sociale, évidemment modifiable à tout moment.

La nouvelle loi me parait inapplicable car ce n'est pas éthique pour un médecin d'opérer un patient contre l'avis de ses proches en deuil. Il est en revanche important de tout mettre en oeuvre pour informer la population sur le don d'organes et trouver un moyen d'avoir une trace écrite de l'opinion de chacun (ou de leur représentant quand la personne n'est pas en mesure de décider pour soi).

 

PMO

Publié par Souriez vous êtes soignés / Catégories : Non classé