Bonne volonté versus "tentative d'auto-circoncision"

[Souvenirs...] Premier stage, première blouse, premier badge, première semaine : les urgences…

Je découvre petit à petit le monde de la médecine et surtout le fabuleux monde des urgences qui m’était, jusque là,  totalement méconnu.

Les yeux grands ouverts, l’oreille tendue, j’observe et j’écoute. Comme leurs noms l’indiquent, les stages en deuxième année de médecine sont intitulés : « Stage d’observation ».

Cependant, rapidement, l’envie de faire des gestes (auscultation, prise de sang, examen clinique et autres petits divertissements) me prend. Le besoin de me rendre utile devient également pressant.

C’est pourquoi, lorsqu’un patient se présente pour des points de suture, je m’empresse de proposer mes services.

Nous avions, quelques semaines auparavant, bénéficié de cours d’entrainement sur les pieds de porc, je me suis donc dit : « Fonce, c’est l’occasion de pratiquer ! ».

Je me dirige vers le box dans lequel se trouve le patient. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un homme à moitié nu (tee-shirt en place, je vous laisse imaginer la partie manquante !).

Mes yeux se dirigent immédiatement vers le dossier du patient sur lequel on peut lire « Motif d’hospitalisation : Tentative d’auto circoncision ».

Je m’apprête, moi, jeune étudiante en médecine de deuxième année à réparer par des dizaines de points de suture une zone particulièrement intime et sensible chez l’homme.

Prenant mon courage à deux mains, l’air assuré, je me présente au patient en lui annonçant fièrement (tout en essayant de ne pas rougir) la suite des évènements.

Le patient semble, autant, voire plus gêné que moi.

Après une trentaine de points de suture, une concentration intense et quelques gouttes de sueur sur le front, le contrat est rempli. Un souvenir mémorable !

 

Publié par Souriez vous êtes soignés / Catégories : Non classé