Droit de vie ou de mort à l'hopital n°2

Réunion du staff médical dans un hôpital en Haute-Savoie.

Nous recevons dans le service de réanimation un jeune homme de 17 ans. Après une dispute avec sa petite amie, il est retrouvé pendu dans sa chambre. Des son arrivée dans le service, nous savons qu'il n'existe qu'une infime chance pour que son cerveau fonctionne à nouveau un jour, et encore, peut-être avec de lourdes séquelles dues au temps qu'il a passé sans oxygène. Malgré ce faible espoir, il est de notre devoir de nous donner tous les moyens possible pour sauver ce garçon. Malheureusement, les jours avançant, il ne se réveille pas. Il n'est pas en mort encéphalique (seul le cerveau meurt à cause du manque d'oxygène lié à la pendaison) ce qui aurait été bien plus facile pour tout le monde. Bien pire, il est en coma végétatif : aucun contact, des mouvements dits "réflexes" c'est-à-dire non contrôlés mais seulement témoins de la souffrance cérébrale. Cet état peut durer bien des jours, voire des années…

Et nous ne pouvons rien faire, ni faire diminuer ces mouvements pourtant très impressionnants (ouverture des yeux, mouvements de la tête d'un côté à l'autre, contractions des bras et des jambes). Lorsque la tante de John le voit dans cet état, elle nous dit : "C'est comme si son âme voulait sortir de son corps et qu'elle n'y arrivait pas." Comment rendre à cette famille une vie après une horreur pareille ? Comment décemment les laisser souffrir à espérer que leur fils reprenne vie un jour alors qu'il n'y a aucune chance ?

Publié par Souriez vous êtes soignés / Catégories : Non classé