Mon conseil à toutes les mamans en quête de porno

Je ne vais pas me lancer dans une énième critique destinée à cracher sur la sortie de l'automne : 50 nuances de Grey, le méga-best-seller qui est vendu depuis hier en français. Cet article remplit ce rôle avec beaucoup de talent.

Et si certaines savourent ce roman, tant mieux. Tous ceux qui les pointent du doigts me fatiguent un peu. Ce n'est pas ma came mais, dans un autre genre, je peux adorer des séries comme West Wing ou The Wire et scotcher quand même devant trois épisodes de Mentalist. C'est comme ça, on doit avoir plusieurs couches dans notre cerveau.

Non, ce qui m'insupporte, c'est cette étiquette de mommy porn, porno pour maman, qu'on lui a attribuée. L'idée : les mères n'ont plus envie de baiser. Avec le papa, on se connaît depuis des années, les gosses nous fatiguent et entre une séance de shopping et une partie de jambes en l'air, il n'y a pas plus de cinq secondes d'hésitation. Mais enfin, grâce au pavé d'E.L. James, notre corps aurait retrouvé le chemin de sensations depuis longtemps oubliées. En témoigne ce sketch hilarant du Saturday Night Live.

Triste portrait de la mère de famille, qui mouille en cachette à l'idée qu'un éphèbe donne des ordres à une nymphette en quête de domination.

Je dois avoir de la chance, mes enfant sont grandi, je suis moins naze, et j'ai encore l'impression de vivre avec leur papa depuis pas si longtemps que ça. Mais le jour où je ne partagerai mon lit avec lui que pour dormir, mon aphrodisiaque a peu de chance de s'appeler Cinquante nuances de Grey. Parce qu'il faut attendre le 113e page pour la première scène un peu chaude. Et entre temps, lire les inepties d'une auteure capable d'écrire que son héroïne lève les yeux pendant que son reflet dans le miroir la fixe.

Non franchement, tant qu'à faire, lisez Emmanuelle. Ça ne peut pas être un hasard que Sylvia Kristel meurt le lendemain de la sortie de 50 nuances de Grey. Vous ne finirez jamais le roman. Mais vous aurez fait plein de choses entre temps.