"On ressent une grande fierté, de la joie et aussi un immense soulagement"

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Du champagne, des baisers, quelques larmes et un immense soulagement. Juste après le vote définitif de la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe, les opposants à la loi se sont retrouvés près de l'Assemblée nationale, tandis que les partisans se sont rassemblés devant la mairie du 4e arrondissement de Paris. Lesbiennes, gays, hétéros, jeunes ou vieux, tous ont savouré une "victoire qui laisse un goût amer". Pour beaucoup, ce 23 avril 2013 restera une date historique. Paroles de partisans du mariage pour tous.

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Simon, 23 ans. "Aujourd'hui, c'est la fin de sept mois particulièrement difficiles. Je ressens beaucoup de joie face à cette victoire. On a enfin une devise républicaine qui a plus de sens. Les homos ne sont plus exclus, c'est donc un immense progrès. Je me réjouis car cette loi va faire reculer l'homophobie, même si dans l'immédiat cela va rester difficile. La journée est historique, je m'en souviendrai jusqu'à la fin de mes jours."

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Anne, 44 ans, Sophie, 48 ans. "On ressent une grande fierté, de la joie et aussi un immense soulagement. Tout au long de ce débat, on a entendu des horreurs. On finit donc très éprouvées moralement. Il y a eu énormément de fantasmes et de peurs. Aujourd'hui, on a envie de dire qu'il ne faut pas avoir peur de nous, nous n'allons pas détruire le mariage des hétéros ! La loi va tirer toute la société vers le haut, c'est le sens de l'histoire. Nous pensons surtout aux jeunes qui, dans vingt ans, trouveront ce mariage banal et subiront moins de discriminations."

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Claire, 21 ans. "Quel bonheur de célébrer cette belle journée ! Cela fait huit mois que cela dure, qu'on entend des choses ignobles sur les lesbiennes et les gays. Je suis bisexuelle et j'en ai pris plein la tête. Ce débat était long, dur à vivre, mais cela finit bien. Je ne suis pas sûre de me souvenir de cette journée, je garderai la mémoire de toute cette période, l'espoir de vivre mieux et la violence mêlés. Aujourd'hui, j'espère que le climat va s'apaiser un peu, on va pouvoir souffler."

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Marc, 42 ans. "J'avais besoin d'être avec les gens pour partager un sentiment positif et des sourires après ce qu'il s'est passé. Nous pouvons nous sentir fiers, forts et heureux aujourd'hui. C'est un jour important, un élan positif vers l'égalité, je ne dirai pas que c'est historique car il ne faut pas galvauder les mots. Le moment est important, cela va apaiser après les mots très durs que nous avons subis. La victoire est amère parce qu'on a réalisé, avec ce débat, que rien n'était gagné. L'homophobie et la violence sont toujours là."

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Rosa, 52 ans, Ariane, 32 ans. "C'est l'aboutissement de notre engagement. Respectivement, on a trente ans et dix ans de lutte, voilà ce que cela représente. L'émotion est donc très forte car c'est un grande étape vers l'égalité. Mais si le moment est historique, il y a de l'amertume. D'abord parce que le gouvernement a reculé sur la procréation médicalement assistée. Mais aussi parce que les homophobes se sont lâchés dans ce débat. Cela aura, au moins, permis de montrer à la société que cela existe toujours, sauf qu'il n'y a eu aucune réponse forte des politiques à toutes ces violences."

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Léo, 25 ans. "Je ressens un profond soulagement. Ces sept mois de débats ont été très fatigants. Je suis content et inquiet à la fois. J'ai longtemps pensé que ce n'était pas ma sexualité qui définissait qui j'étais, alors je ne voyais pas l'intérêt de se battre. Ce sont les manifestations et l'ampleur de la mobilisation des anti-mariage pour tous qui m'ont fait prendre conscience qu'il fallait se battre, que rien n'est acquis."

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Morgan, 22 ans, Arnaud, 22 ans. "Aujourd'hui, nous fêtons la fin d'une période trouble et du climat de tension. C'est un jour historique mais c'est avant tout un grand 'ouf de soulagement'. On va pouvoir retrouver une vie normale et on espère que l'homophobie latente va se tasser. Cela a été très lassant d'être le centre des discussions au fil des mois, dans les médias, en famille, entre amis... Il fallait répondre, se justifier, se défendre, assumer. Le mariage ? Peut-être pour plus tard. En attendant, on va retrouver du calme."