« Entre deux feux », trois infos inédites sur le trio Trierweiler-Hollande-Royal

SEBASTIEN BOZON OLIVIER DOULIERY / AFP

 Signé de deux journalistes, Anna Cabana (Le Point) et Anne Rosencher (Marianne), "Entre deux feux" (Grasset) revient sur la campagne  Hollande, candidat pris en étau entre sa compagne, Valérie Trierweiler, et la mère de ses quatre enfants, Ségolène Royal.

Pas de scoop fracassant,  mais des infos méconnues sur le soutien de Valérie Trierweiler à Olivier Falorni et sur le meeting de Rennes Hollande-Royal. Les principales piques et révélations des auteures sont consacrées à leur consoeur de Paris Match. Passage en revue.

  1. La conspiration du café de Flore
    Les auteures sont formelles. Le soutien de Valérie Trierweiler à Olivier Falorni – dissident du PS contre la candidate investie Ségolène Royal aux législatives à la Rochelle – était prémédité. C'est le 12 juin que le fameux tweet  signé @valtrier("Courage à Olivier Falorni qui n’a pas démérité … ") a fait l’effet d’une bombe dans la campagne législative.

    Mais dès le jeudi 5 avril 2012, assurent les deux journalistes, "Valérie Trierweiler et Safia Otokoré – la sémillante conseillère de Pierre Moscovici- mettent au point, en riant, leur conspiration falorniste", confortablement "installées sur les banquettes du café de Flore",  juste après la prestation féministe de François Hollande au forum Elle-Sciences Po.

    "Les deux copines, rigolent, pestent et jurent qu’après le 6 mai, jour du second tour de la présidentielle, elles iront à La Rochelle soutenir Olivier Falorni, ce bon ami, ce fidèle historique de François qui mérite mieux que la dissidence". "Jusqu’au 6 mai, on est soumises ; après on va soutenir Olivier !"

  2. L'impromptu de Rennes
    Temps fort de la campagne présidentielle socialiste, le meeting de Rennes du  4 avril, avec le couple Royal-Hollande en vedette, a fait figure d'événement. Mais l'image  immortalisant le duo sur scène a failli ne pas exister.

    Pour "protéger Valérie Trierweiler", Manuel Valls, directeur de campagne du candidat, avait en effet annoncé à l’équipe Royal que François Hollande succèderait sur scène à la présidente de Poitou-Charentes sans passage de relais, donc sans photo.

    C'était compter sans le culot de Ségolène Royal. Déjouant le plan Valls, celle-ci est remontée à la tribune, après son discours, sur les talons du député de Corrèze. Les photographes ont enfin pu mitrailler l’ancien couple – candidats successifs à l’Elysée en 2007 et 2012 – réuni dans un meeting.

    Valérie Trierweiler s’est spectaculairement vengée quelques minutes plus tard en allant saluer la mère des quatre enfants de son compagnon, sous le crépitement des flashes. La seconde photo a éclipsé la première.

  3. La valse-hésitation de 2007
     Si les deux journalistes font remonter à 2005  la liaison Trierweiler-Hollande, elles croient savoir que "François a voulu retourner avec Ségolène après la campagne de 2007".  Il aurait même "mandaté son ami (Julien Dray) pour aller sonder le cœur de Ségolène Royal" et tenter un ultime rabibochage, sèchement refusé par son ex-compagne ("va te faire foutre").

    Si Valérie Trierweiler déteste Julien Dray, assène "Entre deux feux",  c'est parce qu' elle en veut "à tous ceux qui savent que les choses n’ont pas été aussi linéaires qu’elle le dit". Ami de longue date de François Hollande, Julien Dray a été viré sans ménagement du pot de la victoire au QG de campagne avenue de Ségur par la compagne du président élu, le 9 mai 2012.

    L'ouvrage rappelle néanmoins qu'il y avait d'autres raisons d'en vouloir à  Julien Dray. A huit jours du second tour de la présidentielle, l'ancien député de l'Essonne avait fêté son anniversaire dans un bar de la rue Saint-Denis en invitant François Hollande (qui n'était pas venu) et Dominique Strauss-Kahn (qui s'y était rendu). Voilà qui ressemblait à un traquenard, à huit jours du second tour de la présidentielle, même si Julien Dray a prétendu  "ne pas avoir calculé le calendrier".

Les deux cents pages du livre relaient aussi quelques ragots, dont celui d'une "idylle jamais confirmée" de Valérie Trierweiler avec "un membre du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin". "En 2003, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, se fend d’ailleurs d’un coup de fil à Raffarin pour le prévenir de ces chuchotis invérifiables".

Le livre se conclut par le "conseil d'un ami" à François Hollande : "La demander (Valérie Trierweiler) en mariage, ce serait lui offrir ce que n'a pas eu Ségolène. C'est peut-être la solution. En plus, elle en rêve...". Ce serait aussi suivre les traces de Nicolas Sarkozy, et surexposer sa vie privée comme ce prédécesseur tant décrié.