Vendanges 2016 : un point sur la récolte

Les vendanges sont pour ainsi dire terminées et les premières données ont été communiquées.

C'est ainsi que l'on estime qu'en 2016 la production mondiale recule de 5%, par rapport à 2015, à 259 millions d'hectolitres.

Selon le ministère de l'agriculture, la production française serait en recul de 10 à 12%, à 42,2 millions d'hectolitres, l'une des plus faibles depuis 30 ans.

Les causes de cette baisse sont dues aux accidents climatiques survenus du printemps à l'été, il s'agit des gelées, du mildiou et de la grêle. A cause des dégâts causés, 17 AOP (Appellation d'Origine Protégée) ont demandé cette année à l'INAO (Institut National des Appellations d'Origine) un assouplissement de leur cahier des charges concernant, soit le calendrier de commercialisation, soit les règles de taille des cépages ou soit les règles d'assemblage. Jean-Luc Dairien, directeur de l'INAO, dit : « il y a rarement eu autant de dégâts sur autant de vignobles français différents que cette année ». Il rassure cependant le consommateur en prévenant que malgré ces dérogations la typicité des vins ne sera pas affectée.

Il y a un point commun à toutes les régions c'est la qualité du vin qui sera produit mais en ce qui concerne les volumes, les différences sont importantes.

Voyons la situation, région par région.

Le Languedoc-Roussillon

Dans le Roussillon on constate une forte baisse de volume mais due dans cette région au manque d'eau pendant la période de maturation.

Dans le Languedoc les vignerons ont été durement touchés par la grêle, surtout autour du Pic Saint-Loup où certains ont perdu toute leur récolte. La solidarité ici a joué car une « cuvée solidaire » de 20.000 bouteilles, à partir de vin fourni par les vignerons non touchés, sera mis en vente fin novembre au profit des sinistrés. La bouteille sera vendue à 10 €.

La Provence

Le millésime s'annonce très prometteur mais avec des volumes en baisse.

La Rhône nord

Un sentiment très positif sur la récolte au regard des raisins rentrés et des premières fermentations. Par contre la saison a été difficile, la grêle sur Hermitage et le mildiou sur Cornas sont responsables d'une baisse de volume. Heureusement la pluie de fin août a favorisé une maturation harmonieuse des raisins.

La Loire

La région a fortement souffert des gelées de printemps, en particulier la Touraine, comme ce fut déjà le cas en 1991. Par malchance le vignoble a également été frappé par la grêle cet été, d'où un faible volume de récolte mais une qualité assurée.

Le Beaujolais

Les gelées et la grêle ont touché certains secteurs du vignoble, ce qui a d'ailleurs amené le syndicat des Crus a demander à L'INAO la possibilité de commercialiser le millésime plus tôt pour apporter un peu de trésorerie. La qualité du vin est par contre prometteuse, la vigne ayant profité de bonnes conditions de maturation durant l'été. Les premières dégustations révèlent un millésime séducteur avec des tanins fins et souples. Les vins sont élégants et fruités.

La Bourgogne

L'été clément a en partie sauvé le millésime mais on constate beaucoup de pertes dues aux gelées et à la grêle. Il est vrai que cette région a particulièrement souffert. La pénurie a même abouti à des vols de raisins, la nuit, dans certaines parcelles. Le BIVB (Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne) prévoit une hausse des prix du vin.

La vallée du Rhône

Voici une région totalement protégée des accidents climatiques. Les professionnels sont très optimistes quant à la qualité du millésime. Le cépage Grenache, cépage de base de la région, a été particulièrement adapté aux conditions de l'année.

L'Alsace

J'en termine avec la région chère à mon cœur. Comme chaque année, je viens d'y passer une dizaine de jours pendant les vendanges chez mon neveu qui exploite le domaine familial.

Après plusieurs années de récolte plutôt précoce (parfois début septembre), l'Alsace a renoué cette année avec les vendanges d'octobre. Comme dans de nombreuses régions, les résultats sont mitigés. Le vignoble a eu un début de saison difficile et a surtout souffert du mildiou et là où celui-ci n'a pas pu être bien maîtrisé les volumes sont en baisse. La chaleur de fin d'été a bloqué la maturation dans les vignes plantées en plaine d'où une difficulté de vendanger des raisins bien mûrs. Par contre en coteaux, comme c'est le cas pour le domaine de mon neveu, nous avons pu récolter des raisins à bonne maturité et de plus dans un état sanitaire très satisfaisant. Nous sommes donc confiant sur la qualité de ce millésime.