Selon le journal "Le Soir", l'égalité des sexes "plombe le moral des hommes"...

le soirLe titre est à peine tendancieux...

Pour évoquer les résultats d'une étude belge portant un millier de couples hétérosexuels interrogés à propos des rapports de genre, le quotidien Le Soir nous annonce tout de go une grande catastrophe : "L'égalité des sexes plombe le moral des hommes".

Où l'on apprend que ces messieurs sont plus "agités" et en "moins bonne santé mentale" quand leur compagne travaille à temps plein. Et que c'est encore pire, un vrai drame on vous dit, quand celle-ci à des revenus supérieurs aux leurs (une étude du même genre (!) nous expliquait l'année dernière qu'ils avaient aussi des défaillances érectiles quand leur partenaire gagnait plus qu'eux).

Ah oui, il y encore un problème : "Les hommes présentent également davantage de symptômes dépressifs lorsqu’ils doivent assurer la majorité des tâches ménagères". Ca, c'est une chose, mais attendez, le meilleur arrive : "Ce qui n’est pas le cas de la gent féminine."

Les femmes sont épatantes, quand même, gagner moins d'argent, faire des boulots moins valorisés à temps partiel de préférence afin de garder suffisamment de temps passer l'aspi, récurer de l'évier, lessiver de la chaussette, remplir du caddie et s'occuper du rappel des vaccins des petit-es, ça leur coûte rien, ça ne les gêne pas, ça ne les fatigue pas, ça ne pèse pas sur leur libido (leur quoi?) ni sur leur santé, ça ne les déprime pas. Elles font tout ça, chacun-e le sait, avec un plaisir toujours renouvelé, sifflotant joyeusement en valsant avec leur balai-brosse en attendant qu'une petite fournée de cookies bien calibrés sorte du four bien dorée. Et ce qui les rend plus heureuses que tout, on s'en doute, c'est quand même que leur petit mari, lui, soit parfaitement heureux dans ses petits chaussons douillets...

Alors, à quoi bon, hein, se battre pour l'égalité ?

Le Soir ne vous le dira pas, qui se contente de faire la publicité de cette étude (que ma méconnaissance du flamand m'aura hélas interdit de lire dans son intégralité, ce qui m'aura aussi empêché de questionner les conditions dans lesquelles elle a été faite et dans lesquelles de telles conclusions ont été tirées) sans aucune mise en perspective, sans aucun éclairage contradictoire d'observatrice ou d'observateur avisé-e...