Perfect day pour l'Ecosse ?

Une femme tient un drapeau écossais avec l'inscription "Oui", en faveur de l'indépendance de l'Ecosse, le 15 août 2014, à Glasgow. (ANDY BUCHANAN / AFP)

La scène se passe dans les Highlands. Un groupe de jeunes citadins pour le moins chahuteurs sont venus prendre un bol d'air frais dans ces paysages grandioses et déserts. Et finalement, l'un d'eux explose : " C'est la merde d'être écossais.  Nous sommes plus bas que tout. Les déchets les plus misérables, les plus malheureux, serviles, pathétiques qui ont été jamais chiés dans la civilisation.  Certains en veulent aux Anglais, pas moi. Ce sont juste des branleurs ! Et nous, nous avons été colonisés par des branleurs. On a même pas pu trouver une culture décente pour nous coloniser".
Vous l'avez remarqué, ce n'est pas à proprement parlé du Jane Austen, mais bel et bien une des scènes les plus emblématiques  de Trainspotting, le célèbre film écossais de Danny Boyle.

Aujourd'hui, ce violent ressentiment risque de finir aux oubliettes. L'Ecosse a son destin en main et la possibilité de tourner le dos à plus de 300 ans de son Histoire. A moins, d'avoir vécu dans une cave, vous le savez, les Ecossais votent pour un référendum qui décidera de leur indépendance. Pendant longtemps, le "Non" a semblé devoir l'emporter largement ; l'Angleterre et l'Europe ne se sentaient pas menacées dans leurs frontières et leurs fondements. Mais depuis, des sondages ont démontré que le vent de l'indépendance était peut-être en train de tourner et que le "Oui" était en capacité de passer. Depuis, c'est un peu la panique, côté britannique - le pays, risquant d'être amputé d'un tiers de son territoire, mais aussi côté Union Européenne qui a peur de devoir gérer un Royaume-Uni affaibli. Le pire serait à venir : après le Monténégro, l'Ecosse pourrait faire tâche d'huile et la Catalogne, la Flandre ou encore le Pays Basque pourraient aussi légitimement demander leur propre indépendance. Tout ceci reste dans le domaine de la politique fiction et il est sans doute encore trop tôt pour savoir quel serait l'avenir si l'Ecosse devenait indépendante. N'ayant aucune connaissance dans les arts divinatoires et n'ayant pas encore obtenu ma Licence en Bernard Guetta, je me garderai bien d'émettre le début d'une seule hypothèse. 

Alors, ce 18 septembre, perfect day pour l'Ecosse ? Perfect day, justement, titre célèbre de Lou Reed  qui occupait, sur la bande-originale multi-platinée de Trainspotting, une place de choix. Le titre y est aussi ambigu dans son texte (histoire d'amour ou de destruction, qui le sait ?) que le résultat du référendum et l'avenir de l'Ecosse, en cas de "oui", y sont incertains. Demain sera un autre jour, en attendant, enjoy !