Le procès du jeune Andy se déroule à huis clos

La maison du drame à Albitreccia (Corse du Sud)

Qui est Andy F? Quel était son état mental au moment des faits dans la nuit du 11 au 12 août 2009? A-t-il agi dans un moment de folie? Quel était son état de conscience au moment où il a tué ses parents et ses deux frères jumeaux âgés de 10 ans? Pour quelles raisons les 8 experts psychiatres et psychologues qui se sont penchés sur son cas ne se sont pas mis d'accord dans leur diagnostic?

Toutes ces questions vont être au centre des débats qui se dérouleront devant la cour d'assises de Corse du Sud à Ajaccio. Mais aucun journaliste ne va pouvoir rendre public les échanges qui vont aider les jurés à déterminer quel sort doit être décidé pour le jeune homme de 19 ans aujourd'hui.

L'ouverture des débats a été uniquement consacrée à la publicité des débats. Le jeune accusé, incarcéré à la prison de Borgo depuis les faits, a souhaité des audiences publiques. "Je suis coupé du monde depuis trois ans et cela permettra aussi à des gens de venir me soutenir" furent les rares mots entendus de la part d'Andy. Mais les avocats des parties civiles ainsi que la représentante de l'accusation se sont opposés à la levée du huis clos. "Je ne crois pas qu'il est dans l'intérêt de la société de se repaitre de ce drame atroce qui a donné lieu à un grand battage médiatique", a plaidé le conseil des proches des victimes.

 

La famille d'Andy

Andy était âgé de 16 ans au moment des faits. Il en a aujourd'hui 19. Il est donc majeur et avait juridiquement le droit de demander la publicité des débats. Les autres parties au procès, comme le précise la loi, ont pu évidemment donner leur positionnement sur cette question.

Tout a été respecté dans la cour d'assises des mineurs d'Ajaccio. Aux côtés des 6 jurés populaires tirés au sort en début d'audience, ce sont trois magistrats qui siègent. Un président et ses deux assesseurs, deux juges pour enfants, comme le prévoit la procédure pénale. Mais la décision de maintenir ou non le huis clos dépendait de la cour. Autrement dit, des trois magistrats professionnels. Après une heure de délibéré, ils ont décidé que le procès se ferait hors de la présence des journalistes et du public. Une publicité restreinte. Seules les parties prenantes au procès sont autorisées à pénétrer dans la salle d'audience.

Vendredi, le verdict sera, comme c'est la loi, rendu en public. Nous saurons alors si les jurés l'ont déclaré pénalement responsable. Dans ce cas, ils lui infligeront une peine qui peut aller jusqu'à la perpétuité. Andy est jugé pour meurtre, un crime sanctionné par 30 ans de réclusion criminelle. Le fait d'être accusé d'avoir tué ses parents est une circonstance aggravante qui lui fait encourir la peine maximale prévue par la loi.

Si au contraire, les jurés le déclarent pénalement irresponsable, il sera acquitté et confié au monde psychiatrique.

Réponse vendredi.

Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Ma chronique