Carlos condamné au silence

Ilich Ramirez Sanchez, plus connu sous le pseudonyme de Carlos, refait parler de lui. C'est l'actualité judiciaire qui provoque ce retour dans les médias.

Le terroriste d'origine vénézuélienne va être rejugé à partir du 7 novembre par la cour d'assises spéciales de Paris. Il doit y répondre des attentats perpétrés contre le "capitole" entre Paris et Limoges, contre la gare Saint Charles à Marseille, contre le TGV Marseille -Paris et contre un journal arabe situé alors rue Marbeuf à Paris. Des faits qui remontent aux années 82 et 83.

Carlos a déjà été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en décembre 1997. Il s'agissait alors du meurtre de deux policiers et d'un indicateur de police en 75.

Judiciairement, l'enjeu du procès qui s'ouvre le mois prochain est réduit. Si Carlos est acquitté, il restera en prison pour purger sa peine de 97. S'il est une nouvelle fois condamné, cela ne fera que retarder une éventuelle libération conditionnelle.

Le procès est en revanche vécut différemment par les nombreuses victimes de ces attentats. Le temps qui est passé depuis, fait que certaines sont décédées depuis les faits, que d'autres ont abandonné de participer à la procédure, dans le but légitime de tourner la page. Pendant 5 semaines de procès, elles seront quelques unes à se succéder dans la salle des assises pour assister aux débats et faire face à celui qui incarne leur malheur.

A l'approche de ce rendez-vous judiciaire, Carlos s'est confié à des journalistes.

Mardi, c'est Europe 1 qui a diffusé une interview de l'accusé condamné. Cinq minutes d'un entretien téléphonique durant lequel il conteste son arrestation au Soudan en 94 et se plaint une fois de plus de ses conditions de détention. En vue de son procès, il a été transféré de la centrale de Poissy à la maison d'arrêt à Paris. Cinq minutes pour parler de lui. Uniquement de lui. On ne pouvait rien attendre de plus d'une entretien mené par un animateur, Nikos Alliagas, qui s'adresse à Carlos comme s'il s'adressait à uun chanteur....

Mercredi, c'est à une interview du quotidien "Libération" qu'il a longuement répondu. Menée plus sérieusement que celle de la veille, elle offre une fois de plus l'occasion au terroriste de manier la provocation, le cynisme. Il y écorne pêle-mêle Ben laden, le général Rondot, Pasqua, Vergès, Guy Georges. S'appuyant sur le fait qu'aucun témoin ne l'a jamais identifié, Carlos reste sur sa position qui consiste à ni endosser la responsabilité de ces attentats, ni à les revendiquer. Une défense politique mais jamais judiciaire.

Deux interviews qui ont mis en émoi l'Admistration pénitentiaire. principalement celle d'Europe 1 qui a été réalisé à l'occasion des trois appels téléphoniques que Carlos peut passer chaque semaine à ses avocats, à ses proches.

Pour éviter toute récidive, Carlos fait l'objet d'une mise à l'isolement. Décision qu'a contesté aussitôt son avocat, M° Isabelle Coutant-Peyre.

Carlos est condamné au silence. Comme les victimes des attentats qui attendent ce procès depuis 29 ans.

Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Ma chronique