Nadal monte au filet pour Martine Aubry

Parti en retraite avant l'été, l'ancien procureur général près la cour de cassation, Jean-Louis Nadal entre en campagne. Pas pour lui mais pour Martine Aubry.

Dans une interview accordée à Sud Ouest, le haut magistrat affiche son choix alors que nous vivons la dernière ligne droite des primaires socialistes. "Ce que je vois et  entends me paraît souvent manquer d'ambition. a l'exception de Martine Aubry. Elle a raison de dire qu'il faut rendre à la justice sa place au coeur du pacte républicain, d'affirmer l'égalité de tous devant la loi et le droit absolu des personnes à la sécurité".  Indépendance du parquet, statut pénal du chef de l'Etat, accès à la justice, renforcement des droits des journalistes, le manque d'enseignement de l'affaire Outreau, JL Nadal énumère tout ce qui, pour lui, fait la différence entre le positionnement face à l'institution judiciaire de la maire de Lille et celui des autres candidats socialistes.

Le juge antiterroriste JL Bruguière s'était présenté sans succès à des élections législatives sou l'étiquette UMP. Son prédeccesseur à la section antiterroriste, Jean Louis Debré a quitté la magistrature pour rejoindre les bancs de la majorité parlementaire. La juge Laurence Vichnievski est une élu écologique dans la région Paca. Son ancienne collègue Eva Joly est la candidate des écologistes à la présidentielle de 2012. Nous pourrions multiplier les exemples mais il est assez rare qu'un haut magistrat se marque ainsi politiquement. Même si encore une fois, JL Nadal n'exerce plus aujourd'hui.

Un ralliement que le service de presse de M. Aubry n'a pas manqué de souligner quelques heures après la publication de cette interview.

Avant de quitter ces fonctions, les dernières prises de parole de JL Nadal étaient très politiques. Reprochant ouvertement à différentes autorités du pouvoir executif de trop vouloir dicter leurs devoirs aux magistrats. Depuis plusieurs années enfin, l'ancien magistrat préconise une "coupure radicale entre justice et pouvoir", par la nomination d'un Procureur général de la république qui remplacerait en quelque sorte le Garde des Sceaux.

Difficile de dire quelle influence peut avoir ce soutien dans le 1er tour des primaires. Plus facile de penser que si Martine Aubry est élue candidat des socialistes, puis à la présidence de la république, elle pourrait faire appel à Jean Louis Nadal pour s'occuper à ses cotés  des questions de justice.

Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Ma chronique