L'affaire DSK n'est qu'une succession de plaintes

Justice française contre justice américaine. Plainte contre plainte. Ainsi se résume le dernier épisode de l’affaire DSK.

A New York, le centre de gravité s’est déplacé. Ce n’est plus l’ancien directeur du FMI qui est en ligne de mire mais la victime supposée. Aux yeux du procureur Cyril Vance Jr, les mensonges de Nafissatou Diallo pèsent plus lourds que les accusations portées contre l’homme politique français.

Tous les avocats inscrits à Paris et de l’autre coté de l’Atlantique s’accordent à dire que la procédure lancée le 15 mai contre Dominique Strauss-Kahn pourrait s’arrêter dans les jours qui viennent. En tout cas avant le 18 juillet, data à laquelle une audience a été fixé depuis le 6 juin.

Une enquête sur le point d’être clos à New York. Une autre sur le point d’être ouverte à Paris.

8 ans après les faits supposés, Tristane Banon annonce porter plainte pour tentative de viol contre DSK.  Ce temps de réflexion pose quelques questions. Même si les faits ne sont pas encore prescrits, il semble difficile d’établir la véracité des accusations de la jeune femme.

Alors que le mois dernier, le conseil de la plaignante disait ne pas vouloir interférer avec l’enquête américaine, l’annonce de la plainte résonne comme une reprise en main du calendrier politico-judiciaire.

Après l’examen de la plainte, Jean Claude Marin, le procureur de la république, décidera ou non de l’opportunité d’ouvrir une information judicaire confiée à un juge d’instruction. Le magistrat peut également dans un premier temps se contenter d’ouvrir une enquête préliminaire.

Jusqu’à présent, M° Koubbi n’a pas justifié son choix. Celui-ci est peut être stratégique, si ce n’est politique. Mettre le représentant du parquet au pied du mur. Si le procureur décide de classer l’affaire, débutera alors une polémique, sous forme de mise en cause de notre justice. « A New York, on enquête au grand jour. A Paris, on étouffe ».

A la plainte déposée par la jeune femme, les avocats français de DSK, M° Leclerc et M° Baulieu répliquent par une plainte pour dénonciation calomnieuse. Une plainte qui a un triple objectif. Evidemment obtenir condamnation et dommages et intérêts de la part de Melle Banon. Ensuite répondre médiatiquement à cette accusation française. Ensuite dissuader toutes autres plaintes qui pourraient miraculeusement surgir.

Tout cela remet DSK au centre d’un enjeu judiciaire, ce qui l’éloigne dans le même temps de tout retour vers la politique.

Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Ma chronique