Les dossiers Bettencourt pouvaient difficilement atterrir à Paris

 
Il n’y a plus d’affaire Bettencourt. En signant un accord à l’amiable, la mère et la fille ont mis un point final à plusieurs procédures judiciaires et à un feuilleton qui occupait la une de l’actualité depuis plusieurs mois.
 
Cette réconciliation enlève une épine du pied à François-Marie Banier qui, certes ne touchera pas l’argent qui lui était promis. Mais le photographe garde ce qu’il a déjà perçu et surtout il est désormais à l’écart de toutes procédures judiciaires.
 
Même si cet accord se veut être « personnel et confidentiel » pour reprendre l’expression du communiqué de L’Oréal, on a bien compris que ces retrouvailles se sont faites sur fond de redistribution des rôles dans la famille Bettencourt et peut être aussi de billets.
 
L’affaire restera aussi dans les mémoires en raison des dommages collatéraux qu’elle a provoquées.
 
Cette haine familiale à déclenché une guerre ouverte entre le procureur de la république Philippe Courroye et la présidente de la 15ème chambre correctionnelle de Nanterre, Isabelle Prévost-Desprez. Tous deux ont été sanctionnés par leur hiérarchie. Du président du TGI de Nanterre qui n’a cessé de rappeler à l’ordre sa juge au procureur général de Versailles qui a demandé le dépaysement des dossiers. Lundi, Philippe Courroye se félicitait à demi mots de cet accord, considérant qu’il lui donnait raison a postériori. Autrement dit, cet accord, selon lui, prouve qu’il n’y avait pas d’affaire et que Mme Bettencourt ne souffre d’aucune défiance mentale ou psychologique.
 
En droit, précisons que ce « rabibochage » permet l’extinction des procédures dans la mesure où il s’agissait d’une citation directe lancée par la fille et son avocat, M° Metzner. Si le parquet avait ouvert une procédure comme M° Metzner entre autres l’a demandé à plusieurs reprises, la justice aurait du continuer son cours.
 
Un seul perdant dans l’histoire : Eric Woerth qui reste au centre de plusieurs dossiers, menacé également d’une saisine de la cour de justice. Des procédures qui n’auraient jamais débuté si ce conflit familial n’avait pas été sur la place publique et judiciaire.
 
Ces dossiers sont instruits à Bordeaux. On se souvient que le parquet général près la cour de cassation avait requis un renvoi à Paris. On le sait ce fut la capitale de l’Aquitaine.
 
Un choix qui a peut être son explication dans les carrières des chefs de juridiction parisiens. L’actuel premier président de la cour d’appel de Paris, Jacques Degrandi et l’actuelle présidente du tribunal de grande instance de Paris, Chantal Arens, étaient précédemment en poste à Nanterre.
 
Une façon en quelque sorte d’écarter tout soupçon supplémentaire sur un dossier déjà sensible.
 
Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Ma chronique