L'affaire Michelin est-elle une nouvelle affaire Montand?

 
Jean-Philippe Rouchon attendait hier que la justice lui dise s’il pouvait désormais se nommer Jean-Philippe Michelin. Comme souvent avec la justice, il lui faudra encore attendre. Le TGI de Paris a renvoyé l’affaire au 9 novembre. « Cela fait 25 ans que j’attends, c’est une souffrance que je porte depuis l’enfance, je ne suis pas à un mois près » a-t-il déclaré aussitôt.
 
Cet ostéopathe de Riom affirme être le fils illégitime que sa mère aurait eu avec Patrice Michelin, petit fils d’André Michelin, un des fondateurs de la célèbre marque de pneumatiques. Il déclare avoir rencontré plusieurs fois son père à son domicile en Suisse jusqu’à la mort de ce dernier en 2006.
 
Hier, le tribunal civil a estimé que le dossier n’était pas en état. En clair, M. Rouchon n’a assigné que le fils aîné de Patrice Michelin, autrement dit son supposé demi-frère. Mais dans la famille Michelin, il y a plusieurs héritiers des 2 frères créateurs de la firme. M° Collard et M° Vincensini, les avocats de M. Rouchon, vont donc devoir revoir leur copie et assigner les autres membres de la famille.
 
On ignore en revanche si les preuves apportées par le plaignant sont considérées probantes par les juges. Celui-ci a appuyé sa demande de courriers, témoignages et résultats d’analyses de sang.  Faudra-t-il aller plus loin dans la recherche de paternité ?
 
Cette demande de reconnaissance de filiation n’est pas sans en rappeler une autre, déjà défendue par M° Gilbert Collard.
 
Une jeune fille du nom d’Aurore Brossard était persuadée depuis sa plus tendre enfance d’être la fille « cachée » d’Yves Montand. Sa mère, Anne, comédienne, soutenait qu’elle avait eu une relation avec le comédien pendant un tournage. Pour elle, la ressemblance de sa fille avec le supposé père était une preuve tangible. D’un coté les proches d’Yves Montand s’élevaient contre cette affirmation tandis que de l’autre, la mère et la fille se lancèrent dans une très longue procédure judiciaire. Longue et douloureuse puisque la justice décida d’exhumer le chanteur au cimetière du Père Lachaise. Sa dépouille fut ramenée à l’Institut médico-légal.
 
L’ADN trancha le débat. Aurore Brossard n’était pas Aurore Montand.
Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Ma chronique