Affaire Bettancourt: une milliardaire sous tutelle?

 

 

 

Liliane Bettencourt est la troisième fortune de France. Elle est au centre d’une double procédure judiciaire sur fond de querelles de famille. Plus précisément entre mère et fille.

 

La seconde suspecte la première d’être en quelque sorte spolié par un des ses amis, François-Marie Banier. Résultat, FrançoiseMeyers-Bettancourt, la fille, poursuit ce dernier par citation directe devant le tribunal correctionnel de Nanterre. Le contentieux porte sur une somme d’un milliard d’euros versée entre 1997 et 2007 sous forme entre autres de contrat d’assurance vie et de tableaux par Liliane Bettencourt au profit de M. Banier. Rappelons que la fortune de l’héritière du groupe l’Oréal s’élève à plus de 18 milliards d’euros.

 

Cette procédure pour abus de faiblesse déposée par la fille a été jugée irrecevable par le procureur de la république de Nanterre, Philippe Courroye. Pour le magistrat, rien ne permet en l’absence d’expertise neurologique d’accréditer la thèse de la vulnérabilité de Madame Bettencourt. Or, la mère de la plaignante a refusé cette expertise proposée par le parquet de Nanterre.

 

Pour Philippe Courroye, rencontré il y a quelques jours, la fille de Mme Bettencourt n’a aucune légitimité à intenter cette procédure. « Liliane Bettencourt n’est ni sous tutelle, ni curatelle » concluait alors le procureur.

 

L’affaire a donc pris un nouveau tournant il y a deux jours. L’avocat de Françoise Meyers- Bettencourt, Maître Olivier Metzner, a lancé une procédure civile afin d’obtenir le placement sous tutelle de la riche héritière.

 

Pour que cette demande arrive à son terme, cela nécessite que le juge des tutelles de Nanterre diligente une expertise neurologique. C’est évidemment la seule façon de trancher la question de l’état de santé mentale de la milliardaire et de mettre fin à un affrontement familiale qui est autant en train de se dérouler dans les tribunaux que sur la place publique.

 

Les avocats de Françoise Meyers-Bettancourt, de François-Marie Banier et de Liliane Bettencourt doivent se retrouver le vendredi 11 décembre devant le tribunal correctionnel de Nanterre. Ils doivent principalement débattre de la recevabilité de la plainte pour abus de faiblesse. Mais les 3 juges du tribunal ne pourront pas faire abstraction de la procédure examinée dans le même temps par un juge des tutelles à quelques mètres de là.

 

Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Ma chronique