Affaire Treiber: la tante en ligne de mire

Le procès de Jean-Pierre Treiber s'ouvrira devant les assises de l'Yonne à Auxerre le lundi 19 avril. Les audiences se prolongeront jusqu'au 14 mai. Un mois de procès pour un seul accusé, cela peut paraître long. Loin  l'époque où l'on jugeait en trois jours Christian Ranucci, qui encourait pourtant la peine de mort.

Aujourd'hui, les procès durent plusieurs jours parce que les magistrats souhaitent remettre à plat à l'audience la totalité du dossier.

Olivier Leurent est un magistrat dont on connait la rigueur et le sérieux. On l'a vu présider à Paris des audiences correctionnelles sur des dossiers importants, conséquents. Alors qu'il vient de rejoindre la cour d'appel de Paris, c'est lui qui va présider le procès à Auxerre. Preuve de sa conscience professionnelle, il a pris récemment une décision importante. Comme la procédure pénale lui autorise, il a décidé un supplément d'information.

Il s'agit d'appréhender la fiabilité de deux témoignages récents. Celui d'un ancien détenu et celui d'une patronne de bar. Le premier rapporte que l'accusé lui a fait des confidences en prison. "Il m'a dit avoir vue à plusieurs reprises Marie Christine Van Kempen". La seconde se serait rendue spontanément aux gendarmes pour leur certifier avoir vue Treiber et Van Kempen ensemble dans son établissement.

Deux témoignages qui remettent la lumière sur la tante de Géraldine Giraud et la colocataire de Katia Lherbier. Toutes deux ont été retrouvées mortes au fond d'un puisard dans le jardin de Treiber plus d'un mois après leur disparition en novembre 2004.

Ce supplément d'information a donc pour but de fermer une porte que les avocats ne manqueront pas d'ouvrir durant le procès.

Les magistrats de la cour d'assises se trouvent aujourd'hui face à une complication judiciaire. Un moment soupçonnée d'être le commanditaire du double meurtre, M Ch Van Kempen a été mise en examen en novembre 2005 avant de bénéficier d'un non lieu, non lieu confirmé en février 2009 par la chambre de l'instruction.

Il y a donc désormais une obligation de trouver des éléments nouveaux probants contre l'ex accusée si la justice veut ouvrir de nouveau une information judiciaire pour charges nouvelles contre elle.

Jusqu'à preuve du contraire, à Auxerre, Jean Pierre Treiber sera seul dans le box des accusés et Marie Christine Van Kempen sera à la barre des témoins.

Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Ma chronique