Les différents scénarios de l'affaire Polanski

Roman Polanski devrait retrouver la douceur de son chalet de Gstaad en fin de semaine. Après que ses avocats versent la somme de 3 millions d'euros et après que la justice suisse equipe le cinéaste du bracelet électronique.

La fin du film n'est pas écrite pour autant. Comme souvent, l'intéressé va devoir avec ses conseils peser le pour et le contre. Roman Polanski est déjà confronté à un dilemme. Qui écouter? Le cinéaste a aujourd'hui plusieurs avocats. Un suisse. Des français, M° Kiejman et M° Temime. Des américains. Chacun est habilité à intervenir à un stade de la procédure. Devant la juridiction californienne, seuls les avocats américains seront évidenmment légitimes.

Libre, Roman Polanski va devoir faire un choix. Accepter ou refuser l'extradition. Si'l choisit la première solution, il accélère la procédure et fait à l'intention de la justice américaine un geste d'apaisement dont il peut espérer récolter les fruits. Si en revanche, il refuse l'extradition et utilise tous les recours que lui offre la loi suisse, le cinéaste joue la montre en faisant patienter le juge de Los Angeles.

La justice américaine a abandonné les accusations de viol qui faisait encourir à R Polanski une peine criminelle lourde: 50 ans.  Le réalisateur est aujourd'hui poursuivi pour "une relation sexuelle illégale avec une mineure". Un délit passible de l'autre coté de l'Atlantique de 2 ans d'emprisonnement.

Roman Polanski en décembre 1977 est incarcéré. Il bénéficie d'une remise en liberté 47 jours plus tard. Après quoi, il quitte définitivement les Etats-Unis.

Roman Polanski a été arrêté en Suisse à la veille d'un festival le 26 septembre dernier. Sa sortie demain interviendrait après une détention de 61 jours. Une détention certes effectuée en Suisse mais que la justice américaine doit prendre en compte. Comme elle devra prendre en compte aussi le temps durant lequel l'acteur va "porter" son bracelet électronique.

La victime aujourd'hui agée de 45 ans a non seulement retiré sa plainte mais a demandé que la justice américaine abandonne les poursuites à l'encontre du réalisateur franco-polonais. Comme en France, cela a très peu de conséquence à partir du moment où la procédure est soutenue par l'accusation. C'est seulement une élément qui plaide en faveur de la personne poursuivie.

Le prévenu et ses avocats sont donc confrontés à une problématique arithmétique quotidienne dans les affaires de justice. Ce qui est encouru? La peine qui risque d'être prononcée par le juge? La détention déjà effectuée?

Le 10 décembre, les avocats américains de Polanski ont rendez-vous avec les juges du Los Angeles. Ils aborderont le fond du dossier et demanderont la relaxe de leur client.

Polanski est dans une certaine mesure maître de son destin. Accepter un retour consenti ou forcé sur la terre qu'il a fui il y a 31 ans? Liquider une page sombre de son histoire? Il peut aussi choisir un scénario totalement fou, prendre à nouveau la fuite et se réfugier dans un autre pays que la Suisse. Roman Polanski serait alors condamné à vivre avec la menace  du mandat d'arrêt international toujours en vigueur.

Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Ma chronique