Colonna et Burgaud ne seront pas jugés le même jour

Le choc du calendrier judiciaire n'aura pas lieu. Deux décisions importantes étaient attendues pour cet après midi. Le verdict du procès d'Yvan Colonna et la décision du CSM concernant les poursuites disciplinaires à l'encontre du juge Burgaud. Allait-on condamner le premier et relaxer le second? Ou l'inverse. Ou infliger aux deux une peine en rapport avec leurs fautes.

Deux décisions qui vont engendrer des commentaires, Des journalistes, des magistrats, des avocats, des politiques et de l'homme de la rue? A-t-on jugé et condamné des coupables ou des boucs émissaires? L'un au nom de la raison d'Etat. L'autre pour purger définitivement le scandale judiciaire de cette décennie.

Le juge Burgaud devra attendre jusqu'au 24 avril. Les 11 membres du CSM ne se sont pas mis d'accord. Deux groupes, deux courants de pensées semblent s'affronter. Ceux qui considèrent que l'on ne peut pas créer un précédent en fustigant un magistrat pour son instruction. Ceux qui au contraire pensent qu'il faut envoyer un signe fort à une opinion publique convaincue que le corporatisme chez les juges est tel que la question sur la responsabilités des magistrats est une bouffonerie.

Quelque soit la décision qui sera rendue dans un mois, on peut d'ores et déjà dire qu'elle n'émane pas d'un consensus flagrant.

Le CSM, que l'on peut considérer comme étant l'organe régulateur de la profession de magistrat, se doit de montrer l'exemple. La rigueur. L'équité. Le respect du contradictoire. Il a été pris en faute cette nuit. Fabrice Burgaud et ses avocats ont appris le report de la décision cette nuit par la presse. L'information a été confirmé ensuite par un communiqué du CSM qui a indiqué la date de report. Sans être à cheval sur les principes, on peut dire que cet "oubli" est un peu cavalier.

Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Ma chronique