Le scooter et le boomerang

Après trois mois de délibéré, les trois magistrats de la 10 ème Chambre correctionnelle de Paris ont rendu leur jugement dans le dossier de la collision présumée entre la BMW de M. M'Hamed Bellouti et du scooter de Jean Sarkozy. Sans surprise, le fils du Président a été relaxé comme l'avait requis le représentant du parquet.

Souvenons nous que nous avions évoqué ici même le mystère de ce scooter. Son numéro a été relevé par le conducteur de la BMW et son passager, soit disant après un accrochage place de la Concorde à Paris en Octobre 2005. Mais les experts sont formels, il n'y a pas eu choc. Le tribunal s'appuie donc sur ces constats pour donner raison à Jean Sarkozy. L'affaire aurait pu en rester là mais les juges ont répondu favorablement à la demande de la défense. Ils ont appliqué l'article 472 du code de procédure pénale.

Résultat, c'est le principe du boomerang. Hier il était sur le banc des parties civiles. Aujourd'hui, il se retrouve en position d'accusé. M'Hamed Bellouti est condamné pour "procédure abusive". Là où M° Thierry Herzog demandait la somme de 4 000 Euros, le tribunal a baissé la facture à 2 000 Euros.
M'hamed Bellouti s'attendait à la relaxe du fils du Président. C'est ce qu'il nous déclare à la sortie du tribunal. Il n'imaginait pas en revanche devoir sortir son chéquier.

Jean Sarkozy ne s'est pas déplacé cet après midi, mais son avocat a considéré face aux journalistes que la logique judiciaire avait triomphé. Le conducteur de la BMW est reparti du palais dégouté par une "justice aux ordres du pouvoir". Il hésite à faire appel de sa condamnation civile car devant d'autres magistrats, le montant du chèque pourrait être alourdi. Au départ, il attendait tout simplement le remboursement à l'amiable des frais de réparation de son pare-chocs. Une facture de 260 Euros. Ce soir la facture a été multiplié par 7.

Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Ma chronique