Le nom d'Allah retiré de "Tekken Tag Tournament 2"

Ces derniers jours étaient compliqués pour Katsuhiro Harada, qui produit le jeu de combat "Tekken Tag Tournament 2". Il a été interpellé à plusieurs reprises sur Twitter par des joueurs passablement énervés. Le souci ? Sur le sol d'un des niveaux du jeu, onzième titre de la série Tekken vendue à plus de 39 millions millions d'exemplaires depuis 1995, se trouve le nom d'Allah écrit en arabe. Voici l'arène en question :

Je vous l'accorde, ça ne saute pas aux yeux. On le voit mieux sur l'image suivante, qu'un joueur à envoyé à Harada  :

Le producteur s'est empressé d'annoncer qu'il s'agissait d'une simple erreur de l'équipe du jeu, qui n'avait pas compris ce qui était inscrit sur le sol. Il a ajouté que le nom d'Allah allait être retiré du jeu dans les plus brefs délais.

Le précédent de "Modern Warfare 2"

Ce n'est pas la première fois qu'une telle situation se présente. Début octobre, le site spécialisé Kotaku relevait que l'éditeur Activision avait retiré temporairement un niveau de son jeu de guerre "Modern Warfare 2" en raison de protestations de plusieurs joueurs musulmans. En se rendant dans un immeuble, on pouvait trouver deux tableaux accrochés dans les toilettes. Sur le cadre était inscrit une phrase attribuée au prophète Mahomet : "Allah est beau, et il aime la beauté".

 

Moussa Khedimellah, sociologue, enseignant à l'Inalco et formateur à l'Institut d'études de l'Islam et des sociétés du monde musulman, m'a livré ses interprétations sur ces deux cas. "D'une manière générale, l'islam se caractérise par l'absence d'iconographie et de représentation divine", explique-t-il. "Par ailleurs, à part dans les mosquées et les livres, on voit rarement écrit le mot 'Dieu'". Si en plus des combattants se fracassent joyeusement la tête en piétinant son nom, comme dans "Tekken", on comprend mieux que certains joueurs aient pu se sentir froissés.

Pour "Modern Warfare", c'est encore différent, estime Moussa Khedimellah. "Dans l'islam, on ne met jamais rien qui évoque la religion dans les toilettes", explique le sociologue. Selon lui, le contexte actuel a créé un terreau favorable à ce type de polémique. "Le choc des civilisations est dans tous les esprits, on l'a vu récemment avec l'embrasement lié au film anti-islam L'Innocence des musulmans", continue-t-il. "Des jeunes croyants, surtout ceux qui n'ont pas connu un brassage de croyances, peuvent donc facilement s'effaroucher face à ce genre de choses."