Les livres de la spéciale Apocalypse-Verdun (3) : ... Apocalypse-Verdun

Apocalypse Verdun, par Daniel Costelle et Isabelle Clarke, éd. Flammarion

Il s'agit d'un livre d'images arrêtées issues du documentaire éponyme. Isabelle Clarke et Daniel Costelle, les réalisateurs de la série de documentaires Apocalypse prolongent leur travail par cet album illustré de courtes légendes. Ils seront parmi  les invités, dans la nef de l'ossuaire de Douaumont, de notre édition spéciale du 21 février, juste après la diffusion de leur film.

La mise en couleur des images d'archive a ses adeptes et ses détracteurs. J'appartiens à la première catégorie, et pas seulement parce que je travaille pour France Télévisions :).

Ne dîtes pas "colorisées"

Un mot, d'abord, sur ce terme de "mise en couleur" qu'utilisera Marie Druker dans notre émission "Apocalypse-Verdun : l'édition spéciale" que nous diffuserons dimanche 21 février vers 22h30, juste après le documentaire. C'est Daniel Costelle qui tient le plus à ces mots. Nous aurions pu dire "coloriage" -c'eût été condescendant, voire discourtois- ou encore "colorisation", le néologisme en vogue depuis que cette technique est apparue. Mais ce terme laisse penser à un choix de couleur aléatoire, ou  tourné vers la recherche esthétique. Or les réalisateurs insistent bien sur le fait qu'ils cherchent, avec l'aide d'historiens, de documentalistes, à établir les couleurs réelles, à l'aide d'un nuancier conséquent. D'où le choix des mots "mise en couleur". Le diable est dans les détails.

En couleur, une Histoire plus proche

La mise en couleur, sur laquelle j'étais sceptique il y a des années, avant de la découvrir, permet de recevoir en pleine figure, comme une claque, la proximité de l'Histoire. L'homme que je vois sourire est mon frère, mon père, plus que sa "version" en noir et blanc. Cette émotion est pédagogique. Je pense toujours, en voyant ces images, aux ados réticents qu'un enseignement parfois rébarbatif conduit à se demander à quoi sert l'Histoire. Je ne considère pas pour autant que les documentaires sans couleur n'ont pas d'intérêt graphique (voir par exemple le superbe "Stalingrad" en trois parties sur France 2 l'an dernier.). Les deux peuvent et doivent cohabiter, pour remplir des fonctions et toucher des publics différents.

Voici quelques exemples de ce que vous pourrez trouver dans ce livre, dont les légendes reprennent en partie le texte dit par Matthieu Kassovitz dans le film :

Verdun vison d'Histoire, de Léon Poirier, cinamathèque de Toulouse

Verdun vison d'Histoire, de Léon Poirier, cinemathèque de Toulouse

"Les témoins, les rescapés, les miraculés n'ont pas de mot pour décrire ce labour infernal", écrivent les auteurs

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"Mes pieds sont gras de cervelles humaines, j'écrase des thorax, je rencontre des entrailles" écrit Eugène Lemercier, un combattant français, à son épouse.

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La force de la couleur rapproche du présent.

Un beau livre pour les fans de la série ou ceux qui l'auront ratée.

Publié par Pascal Doucet-Bon / Catégories : Non classé